observation préliminaire

Ce blog est ma création et, à ce titre, il est protégé, textes et images, par le "copyright', ou droit d'auteur (code de la propriété intellectuelle). Sauf pour un usage privé, toute reproduction sans mon autorisation est interdite.
POUR ME CONTACTER, colibri.blogs@orange.fr
Il est TRES IMPORTANT de lire la présentation complète de ce blog avant de consulter les messages (cliquer sur l'onglet correspondant). En effet, la cueillette des sauvages ne s'improvise pas (...) En aucun cas, les renseignements fournis dans ce blog ou les expériences culinaires personnelles relatées ici ne sauraient constituer une incitation à consommer des plantes sauvages (...), ni m'engager de quelque façon que ce soit vis-à-vis des lecteurs (...)

Affichage des articles dont le libellé est huîtres. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est huîtres. Afficher tous les articles

samedi 30 janvier 2016

blog en cours de restauration..., non, non pas il n'est pas en train de manger, mais de s'embellir !

Chers amis lecteurs,
 
en attendant que je reprenne un par un les billets de ce blog dont certains lecteurs m'ont signalé qu'il était illisible car parfois écrit jaune sur blanc (*), je suis encore dans les temps pour vous souhaiter une très belle année 2016, avec, en photos deux recettes de saison au bord de la mer où les huîtres sauvages sont délicieuses en ce moment !
 
 
Inutile d'attendre les grandes marées pour pêcher coques, palourdes, praires... J'en trouve toute l'année, et en ce moment, je les trouve excellentes !
 
 

(*) C'était du temps où j'avais choisi comme fond de texte le gris, sur lequel le jaune ressortait effectivement bien ! Je n'ai pas pensé à modifier les anciens billets, après avoir adopté définitivement la page blanche.
Les billets seront réédités au fur et à mesure de leur relecture, et
la REOUVERTURE intégrale DU BLOG est prévue d'ici le printemps prochain, enfin le printemps officiel, parce qu'en ce moment, dans mon jardin, les primevères sont déjà fanées et l'ail triquètre est en fleurs ! J'en utilise souvent à la place de la ciboulette quand je n'en ai pas sous la main.
 
 
A bientôt, dans ma Bretagne, où il fait souvent très beau !
 
 
 


mercredi 5 juin 2013

vent et pluie, qu'à cela ne tienne, on se console avec un repas presque 100% breton gratuit , huîtres sauvages frites !

Il ne fait pas beau ? Qu'à cela ne tienne, on va quand même se faire plaisir, bien que, à la moindre tentative de sortie, le vent froid n'arrêtait pas d'enlever mon bonnet, la pluie de me (dé)laver le visage, seules mes tâches de rousseur (beurk !) trouvant, à mon corps défendant, leur compte entre deux rayons de soleil ! Mes amis venus de la lointaine Westphalie étaient désespérés : arrivés avec la mère de Jürgen dont ce sera la première visite en France, ils ont essuyé pendant trois semaines ce temps exécrable qui, dans l'Europe entière, fait couler beaucoup d'encre et surtout clavioter avec hystérie sur les blogs !
Je n'ai pas fait grand chose en deux semaines non plus. Sans travail, à part une vague de dossiers arrivés en urgence au début du séjour, que j'ai torchés en trois coups de cuiller à pot, j'ai pas mal glandé, entre deux visites amicales chez les uns et les autres, me concentrant sur l'invisible tout en regardant les nuages bouger quand il y en avait, le reste du temps le ciel étant uniformément et désespérément gris ! J'ai tenté quelques petites sorties "pêche à pied", histoire de renifler l'air du large, sans frénésie. Mais les rochers à huîtres sont tellement tentants ! Quand je pense qu'il y a maintenant un ostréiculteur qui met au goût du jour les huîtres grasses, en les laissant en infrastructure adéquat pour qu'elles restent balayées régulièrement par les marées, et qu'on dégustera sans qu'elles ne passent par les claires en affinage, je souris. Moi, ces huîtres-là, ce sont mes préférées depuis belle lurette, je l'ai déjà dit à plusieurs reprises dans ce blog, je me contente de les cueillir sur mes rochers environnants qui leur servent de support naturel tout en les brassant au gré des marées qui les nourrit en plancton régulièrement et inlassablement, dans cette zone de Bretagne où l'ostréiculture se développe de plus en plus. Ma préférence pour ces huîtres grasses et charnues est d'autant plus grande que, souvent, je les utilise cuites, donc il faut une certaine consistance à la cuisson et sous la dent : en soupe, en amuse-bouche grillées avec une tranche de lard fumé les entourant, en marmites variées selon les ingrédients du moment qui cuisent avec elles, panées ou simplement frites !
Dans cette dernière version, la plus rapide quand je suis pressée, je m'en suis régalée ces derniers jours où il faisait vraiment un temps à fréquenter les bars à moules-frites, et bières, bien sûr ! Ici, point de bar de ce genre. Qu'à cela ne tienne ! Mais les moules, je n'en trouve pas beaucoup par ici, alors pourquoi ne pas les remplacer par des huîtres, qui elles recouvrent des plateformes rocheuses entières autour de la maison ! Ce sera très bon, à n'en pas douter ! Pas de frites non plus (c'est la saison des patates primeurs, pas terribles pour les frites...) ? Remplaçons-les par des "brocolis", tout genre de choux sauvages en bouton !
C'est en effet la période où toutes les brassicacées sont en fleurs : colza, moutarde, ravenelle, et tous autres choux sauvages. J'aime bien consommer ces fleurs à la manière des "brocolis", c'est délicieux tout simplement sautées à la poêle avec de l'huile d'olive et un peu d'ail, à la façon asiatique, en soupe, en gratin, ou en mélange éventuellement avec des pâtes (sur la photo, j'ai utilisé des trottole, qui s'imprègnent bien des sauces !) ou encore à servir juste avec un riz nature, ils se prêtent à toutes les préparations qu'on réserve au brocoli...
 
 
Pour les "brocolis" de choux sauvages divers, récolter les fleurs quand elle ne sont pas ouvertes mais encore en bouton. Bien les rincer à l'eau claire. Sécher et faire sauter dans un peu d'huile de votre choix avec une gousse d'ail écrasée, saler et poivrer. On peut les manger tels quels, avec un riz nature, ou les ajouter à des pâtes al dente (des trottole, par exemple, comme sur la photo du plat, c'est mon modèle préféré du moment, elles absorbent bien les sauces !).

Cette bière blonde a des accents de bière blanche, elle
est assez amère pour me plaire, sans le goût sucré de
la plupart des bières blanches que je connais... 
 Et pour couronner le tout, j'ai trouvé cette bière 100% bretonne, dont l'emblème est le macareux, ce petit oiseau que j'aime bien, mais que je n'ai pas encore déniché dans ma presqu'île où pourtant il existe beaucoup de réserves à leur intention. La dernière fois que j'ai pu l'observer en colonie, c'était à Aurigny, une île anglo-normande où j'avais loué une maison pour quinze jours, le temps de faire le tour de l'île et de découvrir ses côtes du matin au soir, un séjour que j'ai gardé en mémoire comme un excellent souvenir contemplatif. Le temps aussi, alors, de sauver un "gannet" emprisonné dans un filet de pêcheur, la pauvre bête n'arrivait plus à s'envoler et, à force d'essayer, elle était épuisée.

 
A gauche, une huître crue, à droite huîtres frites.
Ne pas oublier de crever avec une pique la poche grasse au moment de les passer à la friture ! 
huîtres sauvages frites
  • récolter les huîtres en les ouvrant directement sur le rocher et de façon qu'elles restent entières (je les mets au fur et à mesure dans une boîte en plastique dur)
  • les rincer à l'eau claire pour éliminer toutes escarbilles de coquille
  • égoutter et sécher avec du papier absorbant
  • mélanger dans un saladier sel, poivre et farine en quantité suffisante pour le nombre d'huîtres
  • passer les huîtres dans ce mélange
  • au moment de les frire dans l'huile chaude, les piquer avec une pique à brochette à l'endroit de la poche grasse et les déposer dans la poêle (piquer la poche grasse évite qu'elle ne vous éclate à la figure dans la friture !)
  • cuire quelques secondes pour faire dorer chaque face
  • Servir aussitôt
C'est très iodé, croustillant à souhait à l'extérieur et moelleux à l'intérieur, et si vous utilisez un bon poivre qui sublime le tout, c'est... mmmmmmm, trop, trop bon !     

samedi 16 mars 2013

huîtres en persillade, et une bonne soupe pour se remettre de la tempête

Les huîtres sauvages colonisent désormais les rochers qui entourent la grève près de chez moi. Je ne les mange plus que récoltées ainsi, directement de la mer à l'assiette, quand elles ont encore cette odeur florale des fruits de mer très frais, je ne les supporte plus en bourriche : même vivantes, je trouve qu'elles "sentent" ! Et, pour tout dire, je les aime un peu "grasses", ce qui n'est pas le cas quand elles ont séjourné en claire. Je les utilise souvent cuites (plusieurs recettes déjà publiées, voir libellés "huîtres"). Juste pochées dans une soupe de pommes de terre/poireau, ou, mieux, avec des  bettes maritimes pour garder une note "sauvage" à ce blog, quand la cueillette s'y prête, c'est succulent quand on rentre d'une bonne virée en mer sous la tempête, comme celle qui a sévi cette semaine en Bretagne, du jamais vu depuis plus de cinquante ans, semble-t-il, vent nord-est violent et neige en même temps. Le beau cèdre qui trônait sur la route de la grève n'y a pas résisté !


Dans mes jardins, un houx (Ilex) de dix ans n'avait pas non plus vu cela depuis sa naissance, pfff... le jeunot ! Plus de mal que de peur, il s'est désaxé de un mètre, mais j'ai réussi à le redresser sans trop d'effort, ses racines sont bien ancrées. Et, un bien pour un mal, pour une fois,  j'ai pu tailler l'hortensia qui est juste derrière sans me contorsionner et sortir balafrée de partout !
 
Vite, vite, pour me consoler de toutes ces misères de la nature, une recette très rapide pour profiter de ses bienfaits, car ce qu'elle prend d'une main, elle le restitue tellement généreusement de l'autre ! C'est une suggestion pour cuisiner les huîtres de bonne taille, du genre "mal gaulées" si vous en achetez dans le commerce.
huîtres en persillade sauvage sur lit de semoule épicée
  • huîtres écaillées
  • tout petits dés de poivron rouge
  • échalote haché fin, à mélanger avec les dés de poivron
  • ail triquètre et feuille de maceron ciselés finement
  • sel et poivre
  • semoule grains moyens
- faire bouillir de l'eau en la salant et en y jetant une bonne pincée d'épice à poisson ou cari, y verser la semoule, ajouter un peu d'huile d'olive ou du beurre, bien mélanger, éteindre le feu, couvrir et laisser gonfler 5mn ; égrener à la fourchette pour séparer les grains au moment de servir (j'ai disposé le lit avec un cercle de présentation) 
- piquer la poche plus ou moins grasse de l'huître (pour qu'elle n'éclate pas à la cuisson et vous saute à la figure, non mais !)
- fariner très légèrement (facultatif)
- chauffer un peu d'huile dans une poêle, faire rissoler le mélange de poivron et échalote,
- ajouter les huîtres à feu vif, cuire quelques secondes sur chaque face
- ajouter la persillade "sauvage" (ou ciboulette persil, ça fait moins Robinson mais c'est tout aussi bon !)
Servir les huîtres sur un lit de semoule, décorer avec quelques dés de poivron. J'ai décoré avec une fleur d'ail triquètre.

Ci-dessous, la simplissime soupe d'huîtres pommes de terre/poireau/carotte
J'ai utilisé deux sortes de pommes de terre, la Fin de siècle, qui se défait bien à la cuisson, pour épaissir la soupe, et la Charlotte, qui reste ferme, pour la mâche.
Si vous récoltez vos huîtres sur les rochers (je les ouvre directement sur place, à même le caillou, et les garde dans un tuperware fermé avec un couvercle à gros trou, ainsi elles ne risquent pas de se renverser et de tomber à l'eau en cas de faux-pas sur les rochers !), il faut bien les rincer à l'eau douce pour enlever toute escarbille de coquille et leur faire perdre leur première eau. Une fois ainsi rincées, il m'arrive de les conserver au frigo deux jours sans problème.

 
Faire cuire les pommes de terre coupées en gros cubes et la carotte en petis dés dans de l'eau salée, ajouter dix minutes après les tronçons de poireau ; une fois la soupe cuite, y plonger les huîtres quelques secondes, juste le temps de les pocher (à la reprise de l'ébullition maximum, éteindre aussitôt le feu). Servir aussitôt.
Petit rappel en photo
de quelques plantes dont je parle dans ce billet et qu'on peut récolter en ce moment
(voir, pour celles écrites en gras, leur fiche descriptive et d'autres photos, dans les libellés aux verbis correspondants)

bette maritime, colza, maceron, ravenelle, ail triquètre,
toutes bonnes plantes comestibles, à consommer en soupe, en gratin, en poêlée...

Maceron : son bulbe est tendre en ce moment. Sa saveur est plus piquante que le fenouil et peut déplaire à certains palais. 

Ail triquètre, dit ail à trois angles : on voit bien sur la photo ci-dessus, à la coupe d'une tige,  pourquoi on l'appelle ail à trois angles...
Le colza, qui colonise les talus ou les chemins un peu partout. C'est une bonne plante comestible, à utiliser à la façon des épinards, en soupe, gratin, sauté à l'asiatique avec une pointe d'ail, c'est délicieux ; souvent, on ne la connaît que sous forme... d'huile qu'on tire de ses graines, c'est dommage.
Et, pour terminer, juste pour le plaisir des yeux, ci-dessous la superbe crambe maritime, l'intouchable car protégé (sur mon littoral) chou marin (voir dans les libellés pour plus de photos), qui commence à émerger des galets, c'est une plante magnifique à tous stades. Là, on la distingue encore à peine du sol, il faudra attendre que ses feuilles grandissent et verdissent, quand elle aura une envergure de plus d'un mètre pour la repérer de loin !



lundi 25 avril 2011

coquillages (fiche bigorneaux)

Trois coquillages à l'aspect très différents :
la praire, la palourde, la coque, que je trouve
fréquemment dans le même environnement,
sur fond sableux de préférence
Bientôt fin avril et je n'arrive pas à sortir de ma léthargie, je suis comme l'escargot encore frigorifié dans sa frêle coquille, qui peine à en sortir après un hiver bien rude pour lui qui a vu beaucoup de ses congénères, des bébés, décimés par le gel, j'en ai ramassé à la pelle en nettoyant mes géraniums en Bretagne lors de mon dernier séjour en février, un vrai crève-coeur, j'aime bien cette sympathique bestiole que je peux rester à regarder pendant des heures. Pourtant le printemps a démarré sur les chapeaux de roue, et l'été semble déjà vouloir s'installer alors que les saints de glace ne sont pas encore passés. Je vois avec désolation s'éloigner, à une vitesse insidieusement narquoise, toutes mes bonnes résolutions d'un précédent billet. Tant de photos emmagasinées, mal ou non classées, de recettes testées, mais aucune fiche de prête, aucun billet, ni aucune envie de décrire les plats que j'ai expérimentés depuis quelques mois, que ce soit avec les plantes sauvages ou les coquillages et autres produits de la mer, je me contente d'aller à l'essentiel en tout, comme respirer simplement, le nez en l'air, en regardant la nature s'épanouir, sans penser à autre chose, surtout pas à la restructuration de mes blogs dont le projet est en cours mais sur laquelle je n'arrive pas à me concentrer, outre aussi le fait que j'ai accepté d'écrire une rubrique culinaire pour une amie dans un de ses magazines, alors que j'ai horreur des contraintes de délai, en dehors de mon boulot. S'agissant de mes blogs, je suis persuadée, pourtant, que je publierai plus facilement en n'en ayant qu'un qui regrouperait les trois publics que j'ai, avec, quelquefois, des lecteurs communs aux trois... En attendant quelque chose de précis, ou même un blog tout neuf, je vous propose quelques photos du littoral de mes Côtes d'Amour.

 
Un ami avec ses enfants, sur son tracteur, traçant
les fonds marins, en route vers son trou à homards secret !
Impressionnant, n'est-ce pas, ce rocher à huîtres (ci-dessus) totalement découvert par la marée. Lors de mon dernier séjour, en février dernier, je suis arrivée mortes eaux, ce qui ne m'a pas empêchée de faire ma plus belle pêche de coques, palourdes et praires d'un séjour de plus de dix jours. La veille de mon départ, c'était grande marée (+110), mais malheureusement je n'avais pas le temps d'accompagner les amis qui sillonnent alors les fonds marins découverts par la marée basse puis l'étal, sur tracteur ou autres engins à moteur, à la recherche de leurs coins favoris - et secrets - à ormeaux, coquilles st-jacques, homards...
Palourdes et praires
Je me suis contentée de pêcher quelques bigorneaux, palourdes et praires, et de récolter quelques huîtres directement sur ce rocher derrière chez moi. C'est assez fantastique d'imaginer que, dans quelques heures, la mer va revenir et le recouvrir totalement jusqu'au pied des arbres... Je n'étais pas non plus saisie d'une envie folle de cuisiner, j'avoue que j'avais eu du mal à m'installer dans ma pause, n'ayant pas réussi à évacuer quelques tracas professionnels. On ne peut pas avoir son indépendance et en même temps la sécurité d'un revenu régulier ou des RTT !
C'est lorsque je pare au plus pressé en cuisine que je m'aperçois que les préparations les plus simples sont les meilleures pour préserver le goût des aliments. Un plateau de palourdes et de praires juste ouvertes à la poêle avec un fond d'eau dans lequel on peut, à la rigueur, jeter une échalote et quelques tiges ou feuilles d'une plante condimentaire, et un peu de vin blanc (pour ma part, je trouve que tout cela dénature le goût très fin des coquillages ; en revanche ne pas hésiter à réserver le jus rendu par les coquillages pour faire une très bonne sauce au vin blanc qui pourra accompagner à merveille des pâtes ou finir comme bouillon pour un risotto...), accompagnées d'un bon pain légèrement grillé et d'un beurre de qualité, d'un peu de fleur de sel et de poivre, c'est largement suffisant pour se régaler...
Symposium de bernaches à marée basse !
Elles se sont régalées aussi, et sont plutôt grassouillettes en début de printemps. Une idée m'est venue à l'esprit, un peu comme dans une bulle de Tex Avery, vous voyez ce que je veux dire !!!
Jeunes buccins ou bulots (buccinum undatum L.)
 
FICHE DESCRIPTIVE : dans la famille nombreuse des "bigorneaux" (littorines), ci-dessus deux de ses représentants dignes de finir dans l'assiette : à gauche, le moins prisé, l'un des "bigorneaux de chien", le bigorneau gris ou faux-bigorneau (Osilinus lineatus), à la coquille un peu bombée, de couleur vert-gris à beige ou brun clair, marbrée de zigs-zags, avec une ouverture nacrée, qu'on trouve à foison car totalement délaissé par les amateurs qui lui préfèrent de loin le bigorneau commun (Littorina littorea), à la coquille presque noire, striée en spirale se terminant par une pointe bien marquée, le meilleur des bigorneaux, aussi appelé vignot, bigorneau noir, sans parler des termes locaux comme caricoles (en Belgique), guignette, cagouille (en Vendée)...
Ne pêcher que les bigorneaux qui ont leur opercule, en général, ils se rétractent dans leur coquille dès qu'on les touche ou les décolle de leur support, preuve qu'ils sont vivants ! Les rincer si possible au bord de la mer, dans une flaque, directement, sinon le faire rapidement à la maison avant de les cuire.
CUISSON DES BIGORNEAUX : préparer un bouillon avec oignon, carotte, laurier ou thym, y jeter les coquillages, porter à nouveau à ébullition puis réduire un peu le feu et cuire environ 15 mn. Laisser refroidir dans l'eau de cuisson. Puis égoutter et déguster tout simplement avec du pain et du beurre ou une vinaigrette à votre goût. On peut aussi les décoquiller puis les laisser mariner dans un peu de citron pour les déguster étalés sur une tartine...
Je dédicace ce billet à Adrien et Léonard, les plus joyeux dégustateurs d'huîtres que je connaisse !
    
De gauche à droite : moule, bigorneau noir, buccin

mardi 23 novembre 2010

ici et ailleurs, saveurs d'automne (maceron, navet et laitue sauvages...)

Huîtres panées à la criste marine
Les huîtres chaudes sont souvent au menu quand je suis en Bretagne, c'est un aliment que j'aime beaucoup à l'état sauvage. Outre le plaisir d'aller m'aérer en les récoltant sur les rochers, leur saveur fortement iodée ne me déplaît pas, à tel point que je trouve maintenant les fines de claire presque sans saveur, avec même un léger goût de... vase ! Mes huîtres sauvages, brassées sans cesse par la marée sur leurs rochers un peu au large, ont un goût unique ! De toute façon, je trouve toujours trop petites celles de mon poissonnier à Paris, mais, de temps en temps, il a des "mal gaulées" comme il dit, hors normes, énormes et toutes tordues, il m'arrive alors d'en acheter !
La recette de la soupe aux huîtres pochées, toujours à base de pommes de terre, avec des légumes verts sauvages que je trouve sous la main, a déjà été publiée dans ce blog (v. libellés, verbis "soupe" ou huître")
Lors de mon dernier séjour en Bretagne, pour changer, j'ai fait des huîtres panées, c'était une recette improvisée pour une visite surprise d'amis que j'ai gardés à dîner. Ils n'étaient pas spécialement fans d'huîtres crues et j'étais plutôt inquiète de leur réaction. Mais la cuisson ayant fait disparaître l'aspect visqueux, morveux, de la bête, il n'en restait plus qu'une chair onctueuse et un goût iodé à souhait. Accompagnée d'une petite salade de laitues sauvages aux lardons, il ne restait rien dans les assiettes pour cette entrée, c'était bon signe !
La recette en est facile :
- détacher les huîtres en essayant de les garder entières si possible,
- les rincer pour les débarrasser de leur première eau, égoutter sur du papier absorbant,
- râper des gousses d'ail avec une râpe spéciale pour obtenir une sorte de purée,
- badigeonner au pinceau les huîtres avec cette purée,
- passer légèrement chaque huître dans une farine (ou de la chapelure) mélangée avec du poivre
- cuire les huîtres 30s sur chaque face dans de l'huile très chaude, servir aussitôt, parsemées de criste marine si vous en avez sous la main, ou de ciboulette, persil ou autre...

Colza, navet sauvage, rumex, moutarde noire, stellaire, ortie,
sisymbre officinal, morelle noire, pariétaire, compagnon rouge...,
il y avait de quoi récolter de nombreuse sauvages savoureuses
rien que dans ce petit champ au bord de la mer...
Là-bas, en Bretagne, ou ici, en IDF, les saisons se succèdent mais ne se ressemblent pas d'un lieu à un autre. Autant, dans la région parisienne, la végétation s'est étiolée au creux de l'automne pour s'endormir un peu longuement bientôt, à l'approche de l'hiver, autant, en Bretagne, il m'est difficile de distinguer les saisons, entre le printemps et l'automne, si ce n'est par la clarté du jour, la température et, bien sûr, les feuillus dont les feuilles tombent inexorablement en ce moment et qui dressent leurs troncs nus un peu désolants. S'agissant des plantes sauvages comestibles, en effet, j'ai l'impression que la végétation n'a pas, là-bas, de temps mort à proprement parler : dès qu'une graine tombe, elle germe aussitôt, du coup, les plantes vivaces repartent avant l'année suivante, je n'arrive plus à distinguer les vraies vivaces des bisannuelles ou des annuelles, il m'arrive de trouver les mêmes pousses, pour les mêmes espèces, au printemps et en automne. C'est le cas de la moutarde noire, de la bourrache, du compagnon rouge, du sisymbre officinal, du colza, de la mauve, de la bette maritime, de la ravenelle, de tant d'autres encore, notamment du maceron qui, excepté la période située au plus haut de l'été où la plante fait des graines et ne présente plus que quelques tiges et grandes feuilles dégingandées couleur foin, se trouve à profusion le reste du temps, toujours prête à l'emploi, ce qui est un avantage certain pour une ombellifère très aromatique : en plantule, je n'hésite pas à l'utiliser comme du persil, un peu plus évoluée, ses jeunes feuilles sont alors excellentes en salade, mélangées à d'autres salades sauvages qu'on trouve au même moment (ombilic, laiteron, pissenlit, oseille...), puis à un stade plus développé, elle est délicieuse à utiliser comme du céleri, cru ou cuit.
Et quand le froid arrive, on pense bien sûr d'abord aux légumes un peu consistants qui font de bonnes soupes ou ragoûts, comme le navet, par exemple. Les navets sauvages ne manquent autour de chez moi, dans les champs jadis cultivés et depuis longtemps transformés en pâture pour chevaux ou simplement entretenus en espaces verts. De ma récolte d'une dizaine de pieds, j'ai utilisé les feuilles vertes pour faire une soupe aux huîtres pochés, le collet avec quelques centimètres de tiges (c'est la partie la plus goûteuse de la plante à mon avis) pour faire une poule au riz, et les bulbes pour faire une purée mélangée avec des pommes de terre et des carottes pour accompagner un canard rôti. Le bulbe du navet sauvage a un arôme assez prononcé sans que le goût le soit, j'ai été même étonnée de sa relative "fadeur" par rapport à ce que j'en espérais, alors que la feuille et la tige sont très goûteuses, en cuisine ce sont ces deux dernières que je préfère pour leur saveur très délicate au goût de noisette verte. 
RECETTE de ma poule au riz et aux tiges de navet sauvage :
- détacher la collerette de tiges de navet sur une dizaine de cm,
- faire un bouillon assaisonné (eau, carotte, poireau, laurier, thym, oignon, ail, sel, clou de girofle),
- y plonger la poule, cuire 1 heure à bouillon frémissant,
- éteindre le feu et laisser la poule dans le bouillon
- faire revenir le riz à risotto dans de l'huile très chaude, mouiller avec le bouillon de poule et cuire 15mn en remuant de temps en temps et en rajoutant du bouillon si nécessaire,
- au bout de ce temps, ajouter les collerettes de tiges de navet, couvrir et prolonger la cuisson 10mn à feu doux, en remuant légèrement pour mélanger le riz et la verdure et en veillant qu'il y ait encore assez de bouillon pour arriver à une cuisson parfaite du riz selon votre goût,
- ajouter la crème fraîche, assaisonner (sel et poivre)
SERVIR avec les morceaux de la poule découpée.

Jeunes bulbes du maceron d'automne, délicieux en vinaigrette ! 
Le maceron est une ombellifère, son goût oscille entre ceux de l'angélique et du céleri, j'aime son parfum et la saveur qu'il transmet à tous les plats, cru ou cuit. J'utilise beaucoup ses feuilles, comme je l'ai dit plus haut, mais le jeune bulbe aussi est très savoureux, juste cuit à la vapeur et assaisonné d'une vinaigrette légère, à la façon des asperges, ou, mieux, simplement à la croque-au-sel, ou en navettes au roquefort (recettes à publier ultérieurement). Au printemps, ce bulbe est nettement beaucoup plus avantageux et se prête à des préparations encore plus originales... Les graines de cette plante sont noires et denses, elles se sèment et germent très facilement, j'ai ai mis dans mon jardin pour en avoir toujours sous la main, c'est une trop bonne plante, d'ailleurs couramment cultivée jadis.


Question champignons, c'est une région que je n'ai pas encore explorée à leur recherche, j'ignore quelles sont les espèces qu'on trouve couramment en Bretagne. Compte tenu du temps assez humide lors de mon dernier séjour, je n'ai guère rencontré que trois énormes cèpes (chapeau de plus de 30cm !) complètement attaqués, berk, et deux golmottes (amanites vineuses) dans le même état. Et c'est purement par hasard que je suis tombée sur cette souche où poussaient des oreilles de chat (ou de Judas, mon chat s'interroge sur ce parallèle douteux !), appelé aussi champignon chinois, celui qu'on trouve sous la forme séchée dans les magasins exotiques. Il paraît que c'est un champignon qui se cultive facilement, c'est la première fois que j'en cueille, je n'ai pas eu le réflexe de rapporter cette souche sur le tas de bois qui pourrit dans ma friche ! Mais, à part son côté spongieux qui absorbe bien les sauces et convient pour cela aux préparations très savoureuses, dont il s'imprègne abondamment des parfums, ce champignon a un intérêt plutôt limité en cuisine, à mon avis, alors pourtant que, frais, il dégage un léger parfum boisé et acidulé très agréable... La prochaine fois, je prendrais le temps de mieux exploiter ces caractéristiques...

Mauve royale
Même pas eu le temps d'essayer toutes les plantes,
toutes en plein épanouissement, surtout la mauve sylvestre et
la morelle noire qui ont envahi cette friche voisine...

Mauve sylvestre
Quant à la laitue sauvage, ici ou ailleurs, elle est craquante, en ce moment c'est sa deuxième grande saison, après le printemps !

 
Ces quatre photos représentent des laitues sauvages (lactuca serriola), dite laitue de Saint-Joseph, comestible.

 
Attention, la laitue sauvage (lactusa serriola) comestible peut présenter des aspects très différents dans la nature. La seule confusion regrettable serait avec la laitue vireuse (lactuca virosa) toxique en raison de ses substances narcotiques qui la rendent dangereuse à haute dose. Cette dernière ressemble beaucoup aux deux premières photos, mais ses feuilles sont un peu plus boursoufflées, d'une vert plus foncé, et son volume souvent plus imposant. V., pour la description plus détaillée de ces deux plantes, ici .
*******

Libellés

2018 (1) acacia (6) actualité (1) actualités (1) agaric des bois (1) agaric sylvestre (1) aigrette (1) ail des ours (2) ail triquètre (6) alliaire (4) amanite rougissante (1) amanites (1) année 2020 (1) arbres (1) arroche (1) arroche en arbrisseau (1) artichaut (1) automne (1) bardane (4) beignet (4) berce (7) bernaches (1) bette (1) bette maritime (5) betterave (1) bière (1) bigorneau (2) blogs (5) blogs amis (7) blogs recommandés (2) bonbon (1) boulettes (2) bourdaine (1) bourrache (2) bourse à pasteur (1) brèdes (1) bretagne (16) buccins (1) calamar (1) camélia (1) captcha (1) champignons (9) chardonneret élégant (1) châtaigne (1) chou marin (2) ciboulette (2) clavaire crépue (1) clématite des haies (1) clitocybe améthyste (2) clitocybe laqué (1) colza (4) combava (1) compagnon rouge (1) confinement (1) confiture (8) conserves (1) consoude (6) contribution lecteurs (1) coques (3) cornouille (1) coulemelle (1) crabe vert (1) cramaillote (2) crambe maritime (2) crème dessert (1) crépinette (1) cressonnette (1) criste (3) criste marine (1) cross over (2) cross over (blogs) (1) cueillette (1) cuisine exotique (1) dédicace (6) dessert (3) diplotaxis(fausse roquette) (1) dolmades (4) égopode (2) encre de seiche (1) étourneau sansonnet (1) excidie glanduleuse (1) farce (2) farci (1) farcis (1) faune (2) fenouil (1) feuille de pêcher (1) feuilleté (1) ficaire (1) fiche (4) fiches (19) ficoide (1) figue des hottentots (1) figue marine (1) fistuline hépatique (3) fleur de pissenlit (1) fleurs (2) gateau (3) gâteau (4) gelée (7) glace (2) glaucienne jaune (1) goeland (1) guimauve (1) helvelle crépue (1) histoire (1) huîtres (6) huppe fasciée (1) inconnues à identifier (2) interlude (2) jardin (4) lactofermentation (2) laitue sauvage (3) lampsane (1) lavatère (1) lavatère maritime (1) lépiote élevée (1) lierre terrestre (3) liqueurs (2) livres (2) lotte (1) lunaire ou monnaie du pape (1) maceron (4) mahonia aquifolium (1) maquereau (1) mauve royale (3) mauve sylvestre (1) mélisse (1) merisier à grappes (1) mésanges (1) moineau domestique (1) morille (1) moutarde (2) muguet (1) mûre (7) navet sauvage (1) neige (1) nems (2) obione (2) oiseaux (4) oiseaux terrestres (2) oreille de judas (1) ormeaux (1) ortie (1) paillassons (1) pain (1) palourdes (6) papillon (1) pariétaire (1) passiflora caerulea (1) pause (1) pavot cornu (1) pêche (1) pêche à pied (1) perruche (1) phytolaque (6) pic noir (1) picridie (1) pied bleu (1) pinson des arbres (2) pissenlit (7) pivert (1) plagiat (1) plantes sauvages (1) pleurote (2) poisson (4) porcelle (1) poule au riz (1) praires (1) printemps (2) problème blogger (1) pruneau (1) prunelle (1) prunes (4) pub (1) purée (1) quiche (1) ravenelle (4) recettes (1) réédition (1) rencontres (2) renouée du Japon (5) résolutions (1) rhododendron (2) risotto (3) ronce (1) roumazzava (1) roussette (1) rumex (1) salade (4) salades (2) sambos (2) sauces (1) sauve à l'estragon (1) seiche (1) sirop (4) sorbier des oiseleurs (3) soupe (6) souvenir (1) souvenirs parisiens (1) sureau (7) tag (1) tanaisie (1) tartinades (1) tempête (1) tourteau (1) trémelle (1) tussilage (2) vergerette du canada (1) vin (1) violette (1) voeux (3)