Balade pour une petite cueillette de sauvages : bette maritime, arroche sauvage, criste marine, salicorne, ficoïde "griffe de sorcière" (ci-après plein de photos pour vous permettre de les identifier). Mais, tout d'abord, un petit aperçu de l'environnement dans lequel je les récolte.
En plein mois de juillet, pas un chat sur la plage alors que la mer est d'huile et que le soleil est de la partie. Il faut dire qu'il fait à peine 20°... Lumière limpide et température idéales pour moi, avec juste un léger zéphyr qui me caresse la nuque, le temps d'aller cueillir quelques bonnes plantes maritimes dont je raffole en cuisine. La presqu'île en regorge mais les gens du pays ne semblent pas trop s'y intéresser et ouvrent de grands yeux quand je leur parle de mes récoltes sauvages. A part la salicorne, ils ne connaissent pas le nom des autres plantes : criste marine, bette maritime, obione, lavande de mer (aussi appelée statice ou saladelle), l'arroche sauvage qui n'est rien d'autre qu'un "épinard" de la famille des chénopodiacées... Il suffit de se baisser et de cueillir, il y en a partout tout le long du littoral qui, peu accessible, n'est pas très fréquenté. Quand la mer remonte, elle couvre presque tout ! A part quelques pêcheurs rejoignant leur canot, on ne croise pas grand monde... J'aime bien cette solitude qui laisse une part belle à la contemplation et à la méditation...
C'est dans cet environnement paradisiaque que je cueille... le jour !
Et si on veut faire un peu d'exercice, il y a encore des endroits moins accessibles, comme le rocher ci-dessous où aime à croître la criste marine (en vert clair).
Je voulais cueillir de la laitue de mer (en vert clair sur la photo ci-dessous), mais j'ai raté de trop longtemps la marée descendante et je n'en ai trouvé que sur le sable. C'est une plante que je ne récolte qu'immergée dans l'eau, et je n'avais pas le courage de faire des kilomètres sur les fonds marins avant de la trouver !
Des étendues sans fin, tout le long des côtes, de toutes ces bonnes plantes, la cueillette se fait vraiment sans hâte et sans fatigue.
Ci-dessus : salicorne (à gauche, en vert clair) et obione (à droite, en vert argenté), d'une texture très différente, cohabitent en parfaite harmonie pour le plaisir des yeux et de la cueillette ! L'obione est en fleur, mais on peut encore récolter des branches avec des feuilles assez tendres, comme sur la photo ci-dessous.
Ci-dessus : salicorne (à gauche, en vert clair) et obione (à droite, en vert argenté), d'une texture très différente, cohabitent en parfaite harmonie pour le plaisir des yeux et de la cueillette ! L'obione est en fleur, mais on peut encore récolter des branches avec des feuilles assez tendres, comme sur la photo ci-dessous.
Ci-dessous : assiettée de criste marine et de feuilles d'obione prêtes à l'emploi. Elles finiront finement hachée dans une omelette.
La criste marine est facile à reconnaître, elle adore pousser dans les cailloux, et sa saveur ne trompe pas : son goût quand elle est vient d'être cueillie rappelle fortement celui du fenouil mélangé à celui de la carotte. Si on la garde un peu au frigo, c'est le goût de la carotte qui prend le dessus. Pour ma part, je la cuisine aussitôt cueillie, elle est alors à son maximum de croquant et de saveur, comme tous les légumes d'ailleurs. Toute la plante est comestible. J'en utilise les feuilles : réduites à des folioles en forme de petits losanges charnus, elles sont très étroites et filiformes. Les ombrelles de fleurs sont vert-jaune et sont vraiment délicieuses pour ceux qui aiment son goût anisé. Il paraît que c'est une excellente plante pour combattre la rétention d'eau.
Ci-dessus, la jolie lavande de mer, qui ne doit son nom qu'à la couleur de ses fleurs. En fait, c'est une plombaginacée, aussi appelée statice ou saladelle. C'est dans les marais salants qu'elle abonde, mais j'en ai trouvé beaucoup à côté de chez moi, par hasard alors que je la cherchais pas spécialement. Ses feuilles se consomment comme des épinards. Dans la baie de Somme, elle revient en force et on la trouve même sur les marchés sous le nom d'oreille de cochon !
Ca y est, la ficoïde "griffe de sorcière" est en fleur, et même en fruit. Mais pour ceux-ci, il faudra attendre septembre pour les cueillir car ils ne sont pas encore mûrs. C'est une plante facile à reconnaître aussi. Ses feuilles sont charnues et juteuses, dites "crassulescentes". Ce n'est pas une plante indigène, elle a été importée d'Afrique du Sud et? comme c'est souvent le cas (j'ai déjà parlé du phénomène pour l'acacia, la renouée du Japon, etc.), elle est devenue très envahissante, au point de supplanter la flore spontanée. Son fruit porte le nom de "figue des Hottentots".
Ca y est, la ficoïde "griffe de sorcière" est en fleur, et même en fruit. Mais pour ceux-ci, il faudra attendre septembre pour les cueillir car ils ne sont pas encore mûrs. C'est une plante facile à reconnaître aussi. Ses feuilles sont charnues et juteuses, dites "crassulescentes". Ce n'est pas une plante indigène, elle a été importée d'Afrique du Sud et? comme c'est souvent le cas (j'ai déjà parlé du phénomène pour l'acacia, la renouée du Japon, etc.), elle est devenue très envahissante, au point de supplanter la flore spontanée. Son fruit porte le nom de "figue des Hottentots".
Ci-dessous, elle cohabite avec une bette maritime en train de faire des graines (au premier plan).
La bette se trouve quasiment tout au long de l'année. En ce moment, elle est moins belle qu'au printemps (v. photos ci-dessous), mais on trouve déjà des repousses ! Sinon, on peut toujours prélever quelques feuilles tendres sur les tiges en fleurs ou en graines.
Les trois photos ci-dessus ont été prises au printemps, en pleine végétation de la bette. Elle était abondante et délicieuse à ce moment-là. J'adore tous ce qui est "épinards", et la bette se prête aux mêmes préparations.
Sur la photo ci-dessus, on voit qu'on peut encore récolter quelques feuilles assez tendres et bonnes à manger (v. photo ci-dessous : une récolte de juillet, jeunes pousses et feuilles).
Ci-dessus, elle masque un parterre d'arroches sauvages, une autre plante de la famille des chénopodiacées, aussi appelée le chénopode marin, un "épinard", quoi !
Arroche sauvage encore très tendre. A la différence de son cousin terrestre, il est délicieusement iodée, comme toutes les plantes maritimes, en tenir compte dans la cuisine au moment de saler.
***************
super cueillette! quelle chance d'avoir tant de bonne chose à côté.
RépondreSupprimerMerci pour ce partage de nature atlantique. Elle est chouette... la vie !
RépondreSupprimerOui, Sensing et André, elle est chouette la vie quand elle se réduit à un simple besoin d'être proche de la nature... et de l'apprécier à sa juste valeur.
RépondreSupprimerPrendre le temps et savourer les bienfaits de la nature... Quel partage Colibri ! Ce n'est pas la chance d'avoir de bonne chose à côté, c'est prendre le temps de découvrir, apprendre et savoir utiliser à bon escient ! C'est avoir une bonne dose de courage aussi je pense...
RépondreSupprimerBonne soirée Colibri, bises
Merci, Gwen, pour ce commentaire bien pensé. En réalité, la cueillette est une passion (atavisme perdurant ?) chez moi : bien que je n'aie pas l'ombre d'un esprit scientifique, j'adore la botanique et l'ethnobotanique, tout domaine à mille lieux de mon activité professionnelle, donc seul susceptible de m'en distraire et de m'en déconnecter !... Bisous.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerje voudrai faire de la confiture de figues des hottentots savez-vous comment faire? quelle partie enlever? merci pour votre réponse et aussi pour ce joli blog
Francine
Merci Francine !
SupprimerJ'utilise toute la partie verte du fruit, après avoir enlevé les résidus de fleurs fanées, pour toutes les préparations à base de la "figue". Je vais publier un billet sur cette plante pour donner mes recettes, d'ici quelques jours, le temps que les "figues" mûrissent !
Bravo pour votre Blog ! Mais attention la lavande de mer ( non comestible me semble t'il) n'est pas du tout l'oreille de cochon ou Aster maritime qui lui est comestible )
RépondreSupprimerMerci, Sophie, pour le com., j'en tiendrai compte lors de la révision du billet pour une deuxième édition. Cela dit, il semble que la lavande de mer soit aussi comestible, d'après les éminences auxquelles je me réfère pour ce blog (v. en bandeau).
Supprimer