observation préliminaire

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Il est TRES IMPORTANT de lire la présentation complète de ce blog avant de consulter les messages (cliquer sur l'onglet correspondant). En effet, la cueillette des sauvages ne s'improvise pas (...) En aucun cas, les renseignements fournis dans ce blog ou les expériences culinaires personnelles relatées ici ne sauraient constituer une incitation à consommer des plantes sauvages (...), ni m'engager de quelque façon que ce soit vis-à-vis des lecteurs (...)

mercredi 22 juillet 2009

belles, sauvages et... bonnes !

Balade pour une petite cueillette de sauvages : bette maritime, arroche sauvage, criste marine, salicorne, ficoïde "griffe de sorcière" (ci-après plein de photos pour vous permettre de les identifier). Mais, tout d'abord, un petit aperçu de l'environnement dans lequel je les récolte.

En plein mois de juillet, pas un chat sur la plage alors que la mer est d'huile et que le soleil est de la partie. Il faut dire qu'il fait à peine 20°... Lumière limpide et température idéales pour moi, avec juste un léger zéphyr qui me caresse la nuque, le temps d'aller cueillir quelques bonnes plantes maritimes dont je raffole en cuisine. La presqu'île en regorge mais les gens du pays ne semblent pas trop s'y intéresser et ouvrent de grands yeux quand je leur parle de mes récoltes sauvages. A part la salicorne, ils ne connaissent pas le nom des autres plantes : criste marine, bette maritime, obione, lavande de mer (aussi appelée statice ou saladelle), l'arroche sauvage qui n'est rien d'autre qu'un "épinard" de la famille des chénopodiacées... Il suffit de se baisser et de cueillir, il y en a partout tout le long du littoral qui, peu accessible, n'est pas très fréquenté. Quand la mer remonte, elle couvre presque tout ! A part quelques pêcheurs rejoignant leur canot, on ne croise pas grand monde... J'aime bien cette solitude qui laisse une part belle à la contemplation et à la méditation...
C'est dans cet environnement paradisiaque que je cueille... le jour !

Et si on veut faire un peu d'exercice, il y a encore des endroits moins accessibles, comme le rocher ci-dessous où aime à croître la criste marine (en vert clair).

Je voulais cueillir de la laitue de mer (en vert clair sur la photo ci-dessous), mais j'ai raté de trop longtemps la marée descendante et je n'en ai trouvé que sur le sable. C'est une plante que je ne récolte qu'immergée dans l'eau, et je n'avais pas le courage de faire des kilomètres sur les fonds marins avant de la trouver !

Ci-dessus, c'est de l'obione qui cerne, en bas, le rocher.

Des étendues sans fin, tout le long des côtes, de toutes ces bonnes plantes, la cueillette se fait vraiment sans hâte et sans fatigue.

Ci-dessus : salicorne (à gauche, en vert clair) et obione (à droite, en vert argenté), d'une texture très différente, cohabitent en parfaite harmonie pour le plaisir des yeux et de la cueillette ! L'obione est en fleur, mais on peut encore récolter des branches avec des feuilles assez tendres, comme sur la photo ci-dessous.
Ci-dessous : assiettée de criste marine et de feuilles d'obione prêtes à l'emploi. Elles finiront finement hachée dans une omelette.



La criste marine est facile à reconnaître, elle adore pousser dans les cailloux, et sa saveur ne trompe pas : son goût quand elle est vient d'être cueillie rappelle fortement celui du fenouil mélangé à celui de la carotte. Si on la garde un peu au frigo, c'est le goût de la carotte qui prend le dessus. Pour ma part, je la cuisine aussitôt cueillie, elle est alors à son maximum de croquant et de saveur, comme tous les légumes d'ailleurs. Toute la plante est comestible. J'en utilise les feuilles : réduites à des folioles en forme de petits losanges charnus, elles sont très étroites et filiformes. Les ombrelles de fleurs sont vert-jaune et sont vraiment délicieuses pour ceux qui aiment son goût anisé. Il paraît que c'est une excellente plante pour combattre la rétention d'eau.

Ci-dessus, la jolie lavande de mer, qui ne doit son nom qu'à la couleur de ses fleurs. En fait, c'est une plombaginacée, aussi appelée statice ou saladelle. C'est dans les marais salants qu'elle abonde, mais j'en ai trouvé beaucoup à côté de chez moi, par hasard alors que je la cherchais pas spécialement. Ses feuilles se consomment comme des épinards. Dans la baie de Somme, elle revient en force et on la trouve même sur les marchés sous le nom d'oreille de cochon !
Ca y est, la ficoïde "griffe de sorcière" est en fleur, et même en fruit. Mais pour ceux-ci, il faudra attendre septembre pour les cueillir car ils ne sont pas encore mûrs. C'est une plante facile à reconnaître aussi. Ses feuilles sont charnues et juteuses, dites "crassulescentes". Ce n'est pas une plante indigène, elle a été importée d'Afrique du Sud et? comme c'est souvent le cas (j'ai déjà parlé du phénomène pour l'acacia, la renouée du Japon, etc.), elle est devenue très envahissante, au point de supplanter la flore spontanée. Son fruit porte le nom de "figue des Hottentots".



Ci-dessous, elle cohabite avec une bette maritime en train de faire des graines (au premier plan).

La bette se trouve quasiment tout au long de l'année. En ce moment, elle est moins belle qu'au printemps (v. photos ci-dessous), mais on trouve déjà des repousses ! Sinon, on peut toujours prélever quelques feuilles tendres sur les tiges en fleurs ou en graines.



Les trois photos ci-dessus ont été prises au printemps, en pleine végétation de la bette. Elle était abondante et délicieuse à ce moment-là. J'adore tous ce qui est "épinards", et la bette se prête aux mêmes préparations.

Sur la photo ci-dessus, on voit qu'on peut encore récolter quelques feuilles assez tendres et bonnes à manger (v. photo ci-dessous : une récolte de juillet, jeunes pousses et feuilles).


Ci-dessus, elle masque un parterre d'arroches sauvages, une autre plante de la famille des chénopodiacées, aussi appelée le chénopode marin, un "épinard", quoi !

Arroche sauvage encore très tendre. A la différence de son cousin terrestre, il est délicieusement iodée, comme toutes les plantes maritimes, en tenir compte dans la cuisine au moment de saler.
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les belles coques se pêchent à la main...

... pas au râteau, et encore moins au râteau de jardin, comme je vois, avec désolation, le faire ! Il n'est pourtant pas nécessaire de détruire le milieu en creusant frénétiquement tous les tas de sables qui forment les fonds marins qui, ne l'oublions pas, abritent des milliers d'êtres vivants, de l'infiniment petit à l'infiniment grand des profondeurs abyssales !
- Bien sûr, en bordure de mer, au moment de la marée descendante, si vous vous promenez juste sur l'estran, en région de mer à fortes marées, comme la Manche, pour vous aérer et glaner, vous ne rencontrerez que les petits, sauf à aller, très au large, aux grandes marées (coefficient 100+), où, alors vous aurez sans doute l'occasion de croiser homards, ormeaux, coquilles St-Jacques et autres produits merveilleux à cuisiner ! Mais en simple promeneur plus contemplatif que pêcheur, on peut allier le plaisir de la balade avec de quoi se faire plaisir en revenant à la maison un panier plein de vitamines !
- J'ai le bonheur d'avoir mes petites maisons juste en bordure du littoral dans la Presqu'île Sauvage, endroit doublement protégé par la loi Littoral et le programme Natura 2000. De quelque côté que l'on se tourne, c'est ravissement permanent garanti, que ce soit par temps de pluie aux couleurs peu chaudes mais tellement romantiques, que par beau soleil, aux teintes si limpides et radieuses illuminant en une fraction de seconde paysages et humeurs ! Des criques partout, peu hantées, même en haute saison. Et tout le long des côtes, c'est foisonnement de plantes sauvages aussi délicieuses les unes que les autres, et petits coquillages pleins d'iode (moules et huîtres sauvages, coques, palourdes, praires...).
- Il faut dire que la Bretagne nord n'attire fortement les touristes que les années de canicule. Quoique... avec le réchauffement de la terre, certains s'y prennent à l'avance et commencent à y migrer, voire plus au nord encore, envisageant même la... Suède pour certains de mes amis ! Les Côtes d'Armor sont aussi, très curieusement, prisées par beaucoup de... méditerranéens, fuyant la foule ou simplement venus chercher un peu de fraîcheur ou encore appelés ici pour raison de santé. En tout cas, pour quelqu'un comme moi qui ne supporte pas la chaleur, c'est l'i-dé-al !!! Et j'aime tellement Eole... enfin, j'apprécie aussi de temps en temps son absence... pour mieux nous retrouver !
- Lors de mon dernier séjour, le temps oscillait entre vents assez fort, petites ondées et grand soleil. Pour jardiner, c'était assez compliqué de le faire par intermittence, d'autant que les jardins, devenus des friches innommables à tel point que l'on ne voyait plus les arbustes, mêmes les plus grands, ont nécessité beaucoup de travail... manuel, évidemment, comme je ne veux pas traiter, m'autorisant juste une faux et un coupe-bordure électrique... pour l'instant car, vu les maux de dos dont on est payé en retour, je me demande si je ne vais pas adopter des méthodes plus radicales, sans aller jusqu'au défoliants expéditif que m'avait conseillé Marc, un ami anglais, le terminator des mauvaises herbes ! Sinon, ce sera encore un panneau "A VENDRE" de plus dans ce coin, où seul le prix de la mer compte, c'est pour dire que c'est difficilement négociable ! La "localisation" comme on dit outre-Manche... Bonne nouvelle, cependant, enfin si je puis dire, entre deux maux préférons le moindre, la fameuse ferme de Louise qui me faisait tant rêver a été achetée par un grand architecte parisien (ben, vu le prix...) lequel a des velléités de la restaurer dans son pur jus car il semble être un amoureux de la nature et des coins sauvages. "C'est un paradis, ici !", a-t-il dit en venant se présenter. J'ai beaucoup apprécié le geste, car j'avais peur qu'il ne joue le snob et ne daigne mettre les pieds dans les "maisons de pauvres" : on appelle ainsi les petites maisons de pêcheurs en caillou restaurées. Moi, j'aime bien le caillou, quant à dire qu'il fait pauvre, ça a un peu changé : 1.000 euros le mètre carré de restauration pour un simple mur de soutènement ou de talus ! Ben, je peux vous dire que ma deuxième maison va attendre encore un moment avant les grands travaux, et que j'envisage même de louer, entre-temps, une autre maison en ville à l'année, surtout sans jardin (!!!), pour recevoir les amis de passage !
- J'aime bien les gens qui respectent la tradition qui veut que c'est celui qui arrive qui vient se présenter, et non l'inverse... Malheureusement, la plupart des parisiens - ou autres, d'ailleurs, ne faisons pas une fixation sur ces pauvres parigos dont je fais partie, mais c'est vrai que presque toutes les résidences secondaires ici sont occupées (trop peu) par des parisiens) - se font mal voir car ils ont oublié cette règle élémentaire de courtoisie. Je ne parle même pas de ceux qui ont l'outrecuidance d'aller voir le paysan du coin pour lui demander d'arrêter sa radio qui le distrait pendant qu'il coupe ses choux ou ses violets, quand ce n'est pas le moteur de son tracteur, voire les deux !!! Tout un poème, cette cohabitation entre indigènes et "étrangers"...
Je vous emmène en balade, panier à la main !

Une petite récolte de plantes maritimes sauvages pour ou ou deux plats du jour (un article spécial sur ces plantes, avec beaucoup de photos permettant de les identifier facilement, suivra celui d'aujourd'hui, consacré plus spécialement à la pêche à pied) : criste marine en fleur, salicorne presque en fin de saison, bette maritime, dont la plupart est en graine mais dont la repousse a déjà commencé (infatigable et bonne bette !), arroche sauvage encore tendre, ficoïde (griffe de sorcière) en fleur et en fruit.

La superbe lavande de mer, entourée de la salicorne et de l'obione, tout pousse en abondance sur ce littoral bien protégé et peu fréquenté, la récolte nez au vent, sans rencontrer personne sur des centaines de mètre, est un bonheur total ! Juste le chant des mouettes et d'autres oiseaux marins que je n'identifie pas encore sûrement.
TOUTES LES PLANTES ci-dessus présentées SONT COMESTIBLES.
Maintenant, une petite balade les pieds dans l'eau, avant de déguster un plat tout simple mais hyper iodé, de quoi se recharger les accus bien à plat en ce qui me concerne en cette saison !

Ce simple plat de pâtes blanches (eliches) est devenu succulent grâce à quelques plantes sauvages maritimes (salicorne, bette, arroche, et criste) et aux coques et moules fraîchement pêchées.
Je n'ai pas mangé un simple plat de pâtes aussi bon depuis longtemps. La dernière fois c'était à Rome, du côté du Trastevere, dans un boui-boui où les pâtes étaient vraiment excellentes. Je me souviens de simples spaghetti au basilic et de rigatoni à la païta ; avec un nom pareil, vous imaginez que les pâtes n'étaient pas tristes, et nous non plus après le repas. C'est vrai que dans cette "belle et triste Rome" (il faut vraiment s'appeler François-René pour sortir une prose pareille, dans une ville pareille !), tout était beau et bon, notre amour fou à Oli et moi, surtout ! Mais c'est partout et pour le monde la même chose, hein ?
A pêcher tout seul ou en famille, les petits coquillages ci-dessous ne demandent pas beaucoup de matériel : un couteau à huîtres (je vous conseille d'en acheter un de bonne qualité, une fois pour toutes, ce n'est pas bon marché mais au moins on ne risque pas de se blesser et ça dure), un petit seau ou un panier, une petite griffe (ou même une simple fourchette) éventuellement.
Je le disais plus haut, il n'est pas nécessaire de ratisser pour ramasser ces belles coques, je les pêche simplement avec les doigts. Ci-dessous, je vous montre comment on les repère dans le sable ou l'eau, juste en marchant dos au soleil. Il suffit alors de les voir grâce aux petites bulles couleur ambre qui affleurent l'eau, ou de les apercevoir couchées sur le côté, en train de s'enfouir dans le sable ou le silice, et de les ramasser à la main. Ainsi, on remplit très vite un petit seau avec les plus belles, je les choisis bien au-delà de la taille réglementaire (qui est de 3 cm minimum). Un conseil, ne pêcher que ce qu'on peut consommer, car je vois souvent les gens surpêcher pour jeter ensuite les coquillages vivants au fond du jardin... Le cri de la coque qui hurle, on ne connaît pas, mais c'est pas une raison...
Les coques sauvages prennent la couleur du sédiment où elles séjournent. J'adore les nuances qui les distinguent d'un endroit à l'autre. On dit que les coques grises sont plus "fines", celles, de culture que l'on trouve chez le poissonnier... Mais je ne les aime pas, je ne les trouve jamais assez iodées, elles sont élevées uniquement sur du sable gris, et sont vraiment trop petites. Et pis c'est tellement bon tout frais pêchés... Pas de comparaison possible.
ATTENTION, avant de cuire les coques, il faut toujours bien les dégorger pour qu'elles rendent le sable. Après la récolte, je les rince abondamment dans les flaques salées de l'estran. Ensuite, à la maison, je les laisse au moins une demi-heure dans un seau plein d'eau douce (mélangée avec un peu d'eau de mer, c'est l'idéal, ce qui ne veut pas dire que vous pouvez mettre du gros sel dans l'eau douce pour faire comme, vous les feriez mourir !). Bien les rincer plusieurs fois avant la cuisson. Celles que je pêche comme je l'explique n'ont pas trop de sable, quelquefois pas du tout même. Ce sont celles qu'on ratisse qui risquent d'en enfermer beaucoup.

Pour les faire ouvrir, je fais bouillir un peu d'eau dans une grande poêle assez profonde avec quelques feuilles d'obione et éventuellement avec un peu de criste marine, sinon un peu de sel. Il suffit de jeter une poignée de coques dans l'eau bouillante, elles s'ouvrent aussitôt en quelques secondes, les retirer immédiatement, réserver, et une fois toutes les coques cuites, les décortiquer. On peut les manger nature, avec un peu de pain et de beurre, ou les cuisiner de différentes manières (cf. mon message "consignée ou "hello, la Bretagne", du 24.12.2008, sur mon blog "cuisine(s) et dépendance(s)", où je suggère quelques préparations, ou encore mon message de ce jour "sauvagement iodées... et bonnes".Une belle coque est charnue, bien colorée, il faut faire attention à bien la décoquiller avec son muscle adducteur (partie ronde, blanche en bas à gauche), c'est la partie la plus goûteuse qui rappelle un peu la chair de la coquille St-Jacques. La partie orange est l'organe qui permet à la coque de s'enfouir dans le sable au moment où la mer se retire, elle restera ainsi à l'abri du soleil jusqu'à la marée montante.

Une palourde (plus difficile à trouver, ce délicieux coquillage, il faut vraiment s'y connaître un peu pour repérer les "trous" des bivalves qui s'enfouissent dans le sol !). Moi, je me contente de les pêcher comme je le fais pour les coques, c'est-à-dire lorsque je les vois dans l'eau ou sur le sable et les cailloux. Plus écolo que ça (je suis toujours un peu excessive dans mes prises de position ou convictions...).

Une coque de belle taille en train de se lover dans le sable grossier. Vivante, la coque se présente presque toujours sur le côté : elle cherche à s'enfouir si le sol est assez meuble. L'interstice entre les deux valves paraît charnue et très humide, la coquille est brillante...

On peut aussi la trouver dans des flaques d'eau comme ci-dessus...
... ou sur des sols plus compacts où elle ne pourra pas s'enfouir trop profondément... Elle présente alors des fesses jolies comme un... coeur !
Il y en a de couleurs très différentes, allant du blanc nacré, au vert, en passant par le gris, l'ocre, le bleu...
... et vous remarquerez les vivantes à cette position...

... quand elles ne sont pas simplement échouées sur un caillou sans pouvoir creuser, comme ci-dessus, avec un tout petit bigorneau commun pour lui tenir compagnie.
Avec un peu d'expérience, vous arrivez à la repérer facilement, toujours joliment couchée sur le côté, en attendant que vous la pêchiez délicatement avec vos simples doigts.

En bas de la photo ci-dessus, une coquille de praire (miam, mais encore plus difficile à trouver que la palourde !) morte, elle se présente à plat comme la plupart des coquillages vides, la coquille bien terne à force d'être délavée par la mer... La coque, elle, est bien vivante, comme celle de la photo ci-dessous, qui a réussi à bien se lover dans les petits cailloux.

Passons, maintenant aux huîtres sauvages, délicieuses à consommer sur place ! De toute façon, difficile de faire autrement car les décoller de leur support n'est pas chose aisée, il y en a qui y vont avec marteau et burin, comme ça m'arrive quand je veux en rapporter à la maison. Il faut alors choisir celles qui laissent une "prise", pas celles qui sont littéralement moulées dans le rocher ! Il y a pas mal d'ostréiculture dans mon coin, et les huîtres qu'on trouve de ci de là éparpillées sur tous les rochers environnants doivent être des échappées des parcs redevenues sauvages. Elles se collent au moindre caillou et prolifèrent incroyablement vite. Il paraît que, à l'époque de Richelieu, les huîtres sauvages abondaient et étaient déjà réputées dans ces lieux... En tout cas, une fois goûté à leur teneur élevée en iode et à leur fraîcheur incomparable, difficile de remanger des claires, qui auraient presqu'un goût de... vase !

En ce moment, elles sont très grasses, tout le monde n'aime pas ! Moi, j'adore, mais j'en mange moins que celles un peu plus maigres. Celles-là sont très bonnes cuisinées : il suffit de les ouvrir sur place et de les mettre dans un tupperware ou un petit bocal pour les transporter. Vous les accomoderez à la maison. Un truc pour les ouvrir plus facilement : il suffit de leur balancer un peu d'eau de mer dessus, ainsi elles croient que la mer remonte et se détendent, ce qui permet de glisser le couteau plus facilement, mais faire vite et du premier coup, sinon elle ne se rétracte aussitôt !


Voici maintenant les paysages où vous pourrez récolter facilement tous ces fruits de mer.



Rochers à huîtres
Sur celui-ci, on trouve de tout : bigorneau commun, huîtres, moules et les incontournables patelles (chapeaux chinois) dédaignées par tous en raison de leur nombre (ceci explique cela !)mais bonnes à manger paraît-il si on sait les cuisiner. J'essaierai une prochaine fois !


Une belle huître assez jeune (les bords sont très coupants, elle n'est pas encore polie par la mer et sa couleur a une belle teinte violette).

Ces bigorneaux communs pullulent sur les côtes, ils sont moins fins que les "pointus" '(vignots) de plus en plus difficiles à trouver pour des particuliers, mais très bons quand même. Pour les consommer en apéritif, nature, il suffit de bien les rincer pour les débarrasser de la boue et du sable, puis de les mettre à cuire dans un grand volume d'eau légèrement salée. Je les y plonge dans l'eau frémissante et les laisse cuire en les remuant un peu pendant une dizaine de minutes. Les laisser reposer dans l'eau quelques minutes, égoutter, puis servir avec un bon pain et du beurre salé, bien sûr, si vous êtes de ou en Bretagne !
On les trouve souvent agglutinés en famille sur les rochers où même sur le sable ou dans les ficus, ici avec un minuscule buccin (bulot).

Une jolie famille ! Ne pas déranger, siouplé !

"Mon" rocher préféré, mon resto à huîtres à ciel ouvert ! Tout autour, on trouve de tout. A marée haute, par fort coefficient, on voit juste le petit toupet du haut avec un peu de verdure qui émerge. Les petites taches blanches plus ou moins grosses qu'on voit sont des bigorneaux et des huîtres.




"Ma" petite piscine en eau de mer !!! Je suis possessive ? Non, pas du tout, il n'y a jamais personne ici, vous voyez bien, même en plein mois de juillet ! C'est vrai que le temps ne se prêtait pas trop à la baignade, mais même par beau soleil, on voit rarement des baigneurs dans ce coin. A part quelques petites criques de sable fin, les endroits autour de la presqu'île sont assez sauvages et pas très facilement accessibles aux familles avec enfants ou aux personnes n'ayant pas le pied sûr car il faut souvent grimper sur les cailloux et contourner les rochers. Sans compter que même si la mer paraît calme, il faut faire attention aux courants : c'est l'endroit où la mer rencontre la rivière...
On aperçoit, sur l'autre rive, Loguivy de la mer...

Voilà un petit aperçu de ma jolie Bretagne, moins riante que le Finistère ou le Morbihan, mais j'aime bien cette austérité qui me rappelle une autre région que j'adore, le Contentin, tout aussi austère et sauvage.
Ben oui, chacun ses goûts, hein, on peut préférer les couleurs froides de Manet à celles très chaudes de Monet ; les pastels si romantiques de Sisley à la flambloyance ennuyeuse de Gauguin ou de Van Gogh... Je n'aime les couleurs chaudes que lorsqu'elles transpirent la moiteur, pleine de bruit et de fureur sourds, comme celles d'Edward Hopper ! C'était pas le sujet, Colibri... Stop.
Références livres : "glaner sur les côtes de BRETAGNE, Vendée, Charentes, Gironde", par Bernard BERTRAND , mon préféré pour son côté écrivain paysan écolo connaissant bien son sujet : "La pêche à pied" par Arnaud Filleul, dont je n'aime pas la philosophie mais que j'utilise pour les photos ; "Observer, reconnaître, découvrir La nature en bateau", par François de Beaulieu, spécialement tourné vers la faune.
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