C'est ma saison préférée pour la cueillette dans la nature, celle des champignons ! Pas le temps de faire de grands discours sur cette frénésie qui m'habite à la vue du moindre chapeau qui émerge des feuilles mortes ou dans les prairies encore verdoyantes, dommage car je suis intarissable sur le sujet ! Et mon appareil photo n'est pas en reste non plus !
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Amanite rougissante (Amanita rubescens) Bon comestible bien cuite. |
Attention, cependant, sous leur allure très avenante, certains champignons sont interdits de séjour dans le panier destiné à la cuisine ! A lire les spécialistes, il y aurait peu de champignons mortels. Certes, mais on n'a pas envie non plus de subir, après un repas, des désagréments incommodants, voire plus graves dans certains cas qui nécessitent une hospitalisation ou entraînent le décès, après l'ingestion d'une nourriture peu recommandée ou proscrite savamment. La règle est la prudence et il est aussi important d'apprendre à repérer les plus toxiques qu'on rencontre fréquemment pour les éviter soigneusement.
L'amanite phalloîde (Amanita phalloïdes) est mortellement toxique |
Parmi eux, il y a l'amanite phalloïde (Amanita phalloïdes), l'une des plus mauvaises dans sa famille. Heureusement qu'elle est assez facilement reconnaissable, étant précisé que l'aspect général d'un champignon varie beaucoup selon les conditions de temps, sec ou pluvieux, dans lesquelles on les cueille : les couleurs peuvent varier du tout au tout, les signes caractéristiques tels que les flocons ou squames peuvent totalement disparaître, les volves peuvent avoir pourri et s'être évanouies. Il est nécessaire d'apprendre à reconnaître un champignon avant tout dans des conditions météorologiques normales, c'est-à-dire par temps plutôt sec, dès sa sortie de terre si possible et, surtout, de ne s'intéresser qu'aux spécimens en bonne forme, ce qui facilite leur identification sans marge d'érreur importante.
L'amanite phalloïde apparaît d'abord comme un bouchon jaune olive entouré d'un voile blanc, bien engainé dans sa volve blanche en forme de sac. Son pied est cylindrique, blanc avec des zébrures verdâtres, il est muni d'un anneau membraneux en jupe retombant qui ne disparaît jamais même sur les vieux sujets où on devine toujours sa présence. Le champignon déploie rapidement un chapeau ovoïde, puis hémisphérique à convexe, et s'étale ensuite pour devenir presque plan. Il est parcouru de fibrilles ocres. Les lamelles sont libres, d'un blanc immuable. C'est un champignon commun qu'on trouve un peu partout dans les bois et forêts de feuillus ou mixtes, et même dans les parcs et jardins. Celle-ci a été photographiée dans mon jardin sous mon noisetier, à proximité de mes chênes, où elle est apparue tôt dans la saison avec ses copines en rond de sorcière !
Dans cette famille redoutable, il y a quelques champignons comestibles qui méritent l'attention en cuisine, mais je n'en récolte qu'un seul, celui que je peux identifier facilement sans trop de risques de confusion par temps normal, car, comme dit ci-dessus, la reconnaissance peut être compromise et les risques de confusion augmentés quand la pluie a fortement sévi. L'Amanite rougissante (Amanita rubescens), aussi appelée vineuse ou golmotte, figure ainsi parmi mes dix champignons préférés dans l'assiette.
L'amanite rougissante est vite attaquée par les larves d'insectes. Inutile de remplir le panier de sujets trop détériorés, ils ne donneront rien d'intéressant en cuisine. Choisir de préférence des bouchons, mais attention, à ce stade, il est assez difficile d'identifier le champignon.
UTILISATION CULINAIRE : on l'appelle aussi vineuse ou golmotte, c'est un très bon comestible qu'il convient de traiter en cuisine avec beaucoup de précautions : ce champignon toxique à l'état cru, doit être cuit longtemps (au moins 20mn) à l'eau bouillante, en prenant soin de bien l'égoutter et de jeter son eau de cuisson, avant d'être accommodé dans un plat. Une fois ainsi traité, vous pouvez l'ajouter à votre recette en remplacement de vos champignons de Paris, par exemple en risotto, en poêlée, à la crème, en persillade, en garniture d'une pâte feuilletée ou d'une bouchée à la reine...
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Les jeunes amanites rougissantes sont les plus intéressantes en cuisine, leur chair est vite infestée par les larves d'insectes ou autres hôtes indésirables, le grignotage des limaces, quant à lui, n'a pas d'incidence sur la texture du champignon.
Mon conseil : si vous cueillez à plusieurs personnes, ne pas hésiter à trier la récolte une seconde fois à la maison, en vérifiant en cuisine le rougissement caractéristique de la chair de l'amanite rougissante sous la cuticule et dans le pied : celui-ci est creux et son sillon se colore vite à la découpe.