Aujourd'hui, je vous parle donc en particulier de la vergerette du Canada, dont le goût m'a vraiment conquise. Crue ou cuite, je l'ai adoptée dans mon alimentation occasionnelle avec plaisir !
Description : c'est une grande herbacée annuelle de la famille des Astéracées, originaire de l'Amérique du Nord. Apparaissant au départ sous forme de cotylédons fugaces arrondis qu'on pourrait confondre avec ceux de la pâquerette, la rosette basale s'étend ensuite en touffe dense tôt au printemps. Puis surgit la tige principale, velue, d'où partent de tous les côtés des ramifications secondaires. Les feuilles sont longues et étroites, dentées, velues, devenant de plus en plus lancéolées vers le sommet. L'allure générale de la plante est volumineuse, elle peut atteindre aisément plus de 0,80m de hauteur. Les fleurs blanc crème, jaunâtres, forment de nombreux petits capitules groupés sur la tige principale et les ramifications secondaires, elles fleurissent en mai-juin, puis éparpillent les graines, des akènes munis d'aigrettes, n'importe où, ce qui fait considérer la vergerette du Canada comme une invasive. Son envahissement est incontrôlable dans les friches, les décombres, les jardins délaissés où elle se ressème allègrement, et même en ville où elle peut coloniser des trottoirs mal entretenus, surgissant dans le moindre interstice de béton, partout où elle peut s'insinuer, dans les murs, les marches d'escalier... Je n'ai aucun état d'âme à l'arracher quand je désherbe, vu le volume d'un seul plant, c'est hyper gratifiant de gagner au jardin au moins un mètre carré rien qu'en dégageant quatre pieds de vergerettes ! En revanche, comme j'aime bien son goût, je la laisse désormais croître dans les endroits que je laisse sauvagement touffus pour la faune, dans l'espoir de voir à nouveau des familles de hérissons venir hiberner dans mes jardins, c'est trop mimi !
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLcpOoWPh_uNX35wdXxrlHSdgdNJ2ornrJDdHgQpwRB30cRkUFj5kzsP8E7smB2HGfJjzls1xxHVPnnvJD0yMEi7Vh2piUCjHyQ4uzuCSsMzUXOOoizgEVr-3X4n1boUgXzgvdzKob0HY/s640/verg3.JPG)
En dehors de ses propriétés médicinales lui permettant de figurer en bonne place dans la pharmacopée, la vergerette du Canada a également l'avantage d'être d'une qualité gustative exceptionnelle. Le but de ce blog étant uniquement expérimental côté cuisine, je vous renvoie pour ce qui est de ses propriétés bienfaisantes à toute la littérature que vous trouverez sur le net à ce sujet, notamment en cliquant ICI, c'est l'article le plus complet que j'ai trouvé, le plus honnête à mon avis.
En cuisine, toutes les parties de la plante sont comestibles.
Confusion possible : avec d'autres vergerettes (Conyza sumatrensis, Conyza bonariensis...). Cette famille comptant de nombreuses espèces, il est difficile de les distinguer les unes des autres, leur seul point commun d'après mon expérience étant leur fragrance. Les identifier à la sortie de terre n'est pas évident, d'où l'importance de les suivre de leur germination jusqu'à leur floraison ou fanaison. Mais aucune de celles citées n'est toxique d'après ma bibliographie.
En cuisine, toutes les parties de la plante sont comestibles.
Confusion possible : avec d'autres vergerettes (Conyza sumatrensis, Conyza bonariensis...). Cette famille comptant de nombreuses espèces, il est difficile de les distinguer les unes des autres, leur seul point commun d'après mon expérience étant leur fragrance. Les identifier à la sortie de terre n'est pas évident, d'où l'importance de les suivre de leur germination jusqu'à leur floraison ou fanaison. Mais aucune de celles citées n'est toxique d'après ma bibliographie.
Ci-dessus, deux espèces de vergerettes : à gauche la vergerette de Sumatra, à droite la vergerette de Buenos Aires, d'un vert plus argenté, plus velouté, mais tout aussi poilue !
Avec la vergerette du canada dont ce billet parle essentiellement, j'ai les trois espèces au même endroit, comme en témoigne la photo suivante !
Avec la vergerette du canada dont ce billet parle essentiellement, j'ai les trois espèces au même endroit, comme en témoigne la photo suivante !
Ci-dessous, encore quelques photos de la vergerette du Canada. Il est possible aussi que, selon le terrain où elle pousse, elle puisse revêtir un aspect légèrement différent de celle que je vous présente.
Mon utilisation culinaire : compte tenu de sa saveur particulièrement typée, un mélange de goût de radis, de poivre vert, de mélisse, de cumin, de shiso rouge ou blanc, de polygonum thai ou polygonum odoratum - (je ne connais pas le nom vulgaire en français de cette plante qu'on appelle parfois "coriandre vietnamienne"), que sais-je encore, crue, elle peut relever n'importe quelle salade; cuite, elle est très bonne à la façon des brèdes mafanes (cresson de Para) en ragoût avec de la viande de bœuf, par exemple. Vivant désormais loin de la capitale et des herbes incroyablement parfumées qu'on trouve dans les épiceries asiatiques tout au long de l'année, je suis vraiment conquise par cette plante que je mets volontiers dans les rouleaux de printemps en remplacement desdites herbes, impossibles à trouver dans les boutiques de ma presqu'île. C'est notamment en raison de son goût qui rappelle certains poivres que j'aime bien aussi mélanger la vergerette à des farces de viande, en crépinette de porc par exemple.
crépinette de porc à la vergerette du Canada
préparation 20 mn, cuisson 10 mn
préparation 20 mn, cuisson 10 mn
Ingrédients : viande porc hachée, un oignon jaune et une gousse d'ail hachés finement, quelques feuilles de vergette ciselées, sel (pas de poivre pour mieux faire ressortir le goût de la vergerette !), une belle crépinette à découper ou plusieurs petites, selon le nombre de farcis que vous voulez faire.
NB : la crépinette n'est pas fragile malgré son aspect; pour mieux la travailler, je la détends dans l'eau avant, elle est ensuite plus facile à étaler.
NB : la crépinette n'est pas fragile malgré son aspect; pour mieux la travailler, je la détends dans l'eau avant, elle est ensuite plus facile à étaler.
- mélanger tous les ingrédients préalablement hachés ou ciselés, ajouter un œuf pour la liaison et saler, puis amalgamer le tout pour former une farce homogène,
- étaler la crépinette et mettre au milieu un peu de farce, façonner la crépinette dans le format que vous voulez (en général, on les fait plutôt assez plates pour une cuisson à cœur et plus rapide),
- frire à la poêle environ 3 minutes sur chaque face dans une huile neutre chaude,
- servir chaud sur un lit de salades sauvages du jardin (c'est "topissime" !), ou froid comme une charcuterie.
Plante à suivre, donc. Je compléterai ce billet par des photos quand elle sera en fleurs et en graines, je n'ai pas retrouvé sur mon nouvel ordinateur ma banque de photos en IDF où je l'ai photographiée à de multiples reprises lors de sa floraison, notamment au bois de Vincennes où j'en trouvais des parterres entiers !
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