Autant j'ai quelque réticence à cuisiner le fenouil cultivé dont je trouve qu'à renfort d'hybridations plus ou moins réussies on a trop adouci le goût anisé qui fait tout son caractère, autant j'adore travailler le fenouil sauvage dont la puissance de l'arôme est précisément ce que je recherche. La saison est terminée, j'ai pris du retard dans mes publications, mais je vous fais profiter de ma recette de sirop pour l'année prochaine si vous la gardez sous le coude. Pour ceux qui aiment le goût de l'anis, c'est un vrai délice l'été dilué dans de l'eau, il est très désaltérant.
DESCRIPTION : le fenouil commun (Foeniculum vulgare) est à l'état sauvage une plante vivace très rustique de la famille des Apiacées (ombellifères). De son origine méditerranéenne il a gardé une préférence pour les climats chauds et ensoleillés mais il n'est pas rare de le rencontrer en bordure de mer bien au-delà de la Loire ! Je parlerai ici de celui que je rencontre en Bretagne où il prospère bien et où il est fréquent de le voir surgir le long des routes du printemps jusqu'à la fin de l'automne. Et comme il ne craint pas la sécheresse, même en plein milieu de l'été il reste intéressant en cuisine. Evidemment, il faut faire attention à l'endroit où on le cueille, une prairie ou des sentiers peu fréquentés par les animaux domestiques et à l'abri de la pollution humaine sont à privilégier.
De fait, je trouve de jeunes pousses quasiment toute l'année. Au printemps apparaît tout d'abord une espèce de plumeau avec des feuilles toute froissées, imbriquées les unes dans les autres ce qui donne l'impression qu'elles sortent d'un bulbe à cause du renflement qu'elles forment à la base. Puis la plante s'érige jusqu'à plus de un mètre facilement, atteignant parfois même plus de deux mètres pour certaines si j'en juge leur taille par rapport à la mienne ! Son port dressé est alors visible de loin. Les tiges, tendres au début deviennent vite ligneuses voire dures, elles sont cannelées. Tout au long s'alternent de façon assez éparse les feuilles, d'un beau vert bleuté, ciselées, ce qui donne à la plante une allure très aérienne. C'est une plante facile à reconnaître et la confusion n'est pas trop à craindre grâce à son odeur fortement anisée qui en fait la caractéristique essentielle. La fleur apparaît en été sous forme d'ombelles jaunes, puis les fruits se forment en petites graines ovoïdes, verdâtres, à côtes marquées.
UTILISATION CULINAIRE : son emploi est multiple, cru ou cuit, toutes les parties de la plante étant comestibles. A la sortie de terre, lorsque le renflement en forme de faux bulbe est tendre, je le cuis à la vapeur al dente pour une salade ou le braise pour un accompagnement de poisson ou d'une viande blanche. Quand les feuilles viennent d'émerger entièrement, bien vertes, je les utilise abondamment crues en