Le dimanche dernier était idéal pour faire un tour dans le bois limitrophe de ma maison. Le temps n'était pas encore trop chaud pour moi, je n'aime pas la chaleur, surtout en région parisienne. Partie tôt sans but précis, si ce n'est celui de cueillir un peu de tanaisie repérée la semaine précédente, j'ai été attirée par un "cri" que depuis longtemps déjà j'avais identifié : celui des perruches vertes que j'aperçois parfois dans le bois, en train de voleter par bande au sommet des arbres, mais elles sont vives et disparaissent très vite dans le feuillage, me laissant juste le temps de reconnaître leur plumage vert. Or, hier, grâce à l'hiver encore persistant laissant les arbres en état d'engourdissement prolongé, et après avoir entendu ce cri bien spécifique, peu agréable à l'oreille car assez strident, j'ai levé les yeux vers un grand frêne, à ce qui me semble, de la cime duquel un couple de perruches ne semblait pas pressé de s'éloigner. Elles batifolaient joyeusement sur les hautes branches. Malheureusement, je n'avais pas ce matos-là (photographié sur un promeneur, bien plus tard..., woah, le zoom !).
J'ai quand même réussi, après avoir pesté longtemps de ne même pas réussir à repérer les oiseaux sur mon écran sans viseur (ah, rendez-moi mon OM1 !!!), à capturer quelques images, un peu floues, mille excuses, cela m'a valu une sacrée crampe à la nuque et dans les bras levés dans le vide, vers je ne sais quoi ! Enfin, si, mais je n'espérais rien du résultat que voici. Vous reconnaissez des perruches, hein ?!! Mes recherches sur le net m'ont appris que ce seraient des perruches à collier, sans doute échappées d'un contrôle de douane, lesquelles auraient réussi à s'adapter et seraient même devenues... invasives, bien sûr (bon, sur ce blog, on parle surtout des plantes, mais le phénomène est le même...).
Si on peut confondre la tanaisie vulgaire (Tanacetum vulgare) avec d'autres plantes aux feuilles très découpées, l'odeur qu'elle dégage ne laisse aucun doute sur son identité. Il suffit de frôler ses feuilles pour qu'elle exhale une forte odeur camphrée. Que dire alors quand on les froisse, l'odeur devient si intense que cela peut indisposer. J'aime cette essence, mais en cuisine, sa saveur puissante et son amertume qu'on ne peut occulter n'incite guère à la traiter comme un légume, seulement comme condiment ou pour aromatiser un dessert, ce que je fais le plus couramment, en attendant d'avoir le temps de la transformer en liqueur. Aujourd'hui, je vous propose, en fin de billet, deux gâteaux de ma fabrication sur la même base, à mi-chemin entre le flan et le clafoutis pour l'un, le même en version plus étouffe-chrétien mais qui a l'avantage de se garder plus longtemps et, surtout, de lester l'estomac et, facile en emporter, en randonnée, par exemple, il sera bienvenu lors d'une pause avec plusieurs kilomètres dans les jambons !
Mais d'abord, quelques informations et photos sur la tanaisie.
FICHE DESCRIPTIVE : plante vivace presque glabre qui se propagent en surface grâce à ses stolons très vigoureux, d'où une prolifération rapide en colonie dès qu'elle s'installe dans les lieux incultes, de préférence dans les endroits herbeux, les broussailles claires, les talus, les chemins... Ses tiges sont dressées, rameuses vers le haut, elles deviennent vite coriaces. Ses feuilles, en touffe à la base, sont alternes le long de la tige, d'un vert plutôt foncé, assez grandes, divisées en profondeur jusqu'à la nervure, pennées (fortement dentées). Ses fleurs jaunes d'or sont réunies en capitules aplaties, groupées en corymbes denses au sommet des tiges, elles sont très petites. Il paraît qu'elle fait des fruits, mais je ne l'ai jamais vue à ce stade de végétation. Je compléterai ma fiche une autre fois.
J'ai quand même réussi, après avoir pesté longtemps de ne même pas réussir à repérer les oiseaux sur mon écran sans viseur (ah, rendez-moi mon OM1 !!!), à capturer quelques images, un peu floues, mille excuses, cela m'a valu une sacrée crampe à la nuque et dans les bras levés dans le vide, vers je ne sais quoi ! Enfin, si, mais je n'espérais rien du résultat que voici. Vous reconnaissez des perruches, hein ?!! Mes recherches sur le net m'ont appris que ce seraient des perruches à collier, sans doute échappées d'un contrôle de douane, lesquelles auraient réussi à s'adapter et seraient même devenues... invasives, bien sûr (bon, sur ce blog, on parle surtout des plantes, mais le phénomène est le même...).
Le temps n'étant pas des plus cléments, il faut savoir tirer profit de la situation. Pour ma part, je ne m'en plains pas, car c'est la saison où tout cueilleur gourmand devrait avoir dix mains à défaut de bénéficier d'un statut à repose-tête, le printemps étant la meilleure saison pour sortir son panier à sauvages. Tout a poussé à une allure affolante, mais avec le froid qui ne s'éloigne pas trop, la végétation reste intéressante sur plusieurs semaines. La renouée du Japon a pris ses aises en une semaine, elle reste encore idéale à récolter dans mon coin. J'ai essayé la confiture (prochain billet). En attendant, je me suis aussi intéressée de plus près à la tanaisie, que j'avais déjà expérimentée en omelette, sans grande conviction. Aujourd'hui, j'en ai fait un gâteau, deux plutôt (car un "raté", qui s'est avéré très intéressant quand même).
Mais d'abord, quelques informations et photos sur la tanaisie.
Ci-dessous jeunes pousses émergeant des souches desséchées de l'année précédente (celle-ci, la tanaisie vulgaire, est une plante vivace)
Ci-dessous : fleurs de la tanaisie d'un jaune d'or très lumineux
UTILISATION CULINAIRE : compte tenu de son odeur très pénétrante et de sa saveur amère, il faut, évidemment l'utiliser avec parcimonie, d'autant qu'à forte dose, elle devient dangereuse à ce qu'en disent les éminences grises. On utilise les feuilles et les fleurs, dont on peut parfumer des omelettes, des puddings, qu'on peut faire en infusion (attention, une toute petite quantité de feuilles suffit), transformer en liqueur...
Personnellement, j'utilise les feuilles au printemps, quand elles sont tendres et moins amères, comme en ce moment où les pousses démarrent, on peut encore couper les tiges à la base avec les ongles ; les sommités fleuries en cours d'été sont aussi très parfumées. Feuilles ou fleurs, je ne les ai guère jamais essayées qu'en dessert (laisser infuser dans le lait chaud avant de faire une crème anglaise, un flan, une crème pâtissière). Aujourd'hui, j'ai hésité, je voulais faire une crème anglaise, mais comme c'est la saison des asperges (??? qu'est-ce qu'elle raconte ici ?!) et que je n'arrête pas de faire de la mayonnaise, je n'avais pas envie de jeter encore mes blancs d'œufs, car je ne sais jamais à quoi les employer ensuite, n'étant pas très douée pour la meringue ni pour les macarons (je crois, je n'ai jamais essayé à vrai dire !). Bref, j'ai opté pour un gâteau à mi-chemin entre une génoise et un clafoutis, car, comme d'hab., j'improvise, même en cuisine sucrée, ce qui n'est pas toujours une réussite. Le gâteau d'aujourd'hui était magnifique à la sortie du four. Pour le goût, ben, à vous d'essayer. Moi j'aime bien l'odeur de cette plante, et comme j'en ai mis très peu, le goût amer n'est pas ressorti. En revanche la saveur camphrée, si !
Gâteau parfumé à la tanaisie
Ce gâteau se rapproche de près, par sa consistance, au flan, en plus léger grâce au blanc d'œuf monté en neige qu'on y ajoute.
On peut bien sûr remplacer la tanaisie par n'importe quelle plante aromatique cultivée à saveur exceptionnelle, c'est l'intérêt (romarin, réglisse, camomille, mélisse, toutes les menthes...)
Ce gâteau se rapproche de près, par sa consistance, au flan, en plus léger grâce au blanc d'œuf monté en neige qu'on y ajoute.
On peut bien sûr remplacer la tanaisie par n'importe quelle plante aromatique cultivée à saveur exceptionnelle, c'est l'intérêt (romarin, réglisse, camomille, mélisse, toutes les menthes...)
- 10 feuilles de tanaisie prélevées sur de jeunes pousses
- 1/2 litre de lait
- 6 càs soupe de sucre cristallisé
- 2 càs de sucre glace
- 2 càs bombées de farine (*)
- 6 œufs jaunes
- 4 blancs d'oeuf
- 4 blancs d'oeuf
- un peu de beurre pour le moule
- préchauffer le four à 180°,
- faire fondre une noix de beurre dans le moule et l'enduire avec,
- chauffer le lait, y jeter les feuilles de tanaisie ciselées, chauffer à feu doux 3mn,
- arrêter le feu après avoir porté à ébullition,
- laisser infuser jusqu'à tiédissement puis filtrer,
- ajouter la farine, mélanger d'une façon homogène au fouet à main,
- ajouter un peu de lait, bien battre (le mélange est assez liquide),
- battre les blancs d'œuf en neige ferme,
- en ajouter un peu dans le précédent appareil pour le détendre au fouet à main,
- verser dans le moule,
- cuire à 180° pendant 45mn
- démouler sur une grille à gâteau jusqu'à refroidissement.
- Ce gâteau-là est délicieux tiède si vous aimez les flans et les clafoutis.
(*) Au premier essai, j'avais mis le triple de farine, ce qui avait donné un gâteau magnifique au démoulage mais très compact, pas très agréable le premier jour car assez bourratif, avec cependant un très bon goût et un parfum incontestable de tanaisie. Une fois bien refroidi, ce gâteau devient intéressant découpées en petites languettes, je le mange alors plutôt comme un biscuit au cours de la journée, et il se garde facilement plusieurs jours.
******
Toi aussi, tu les as vus les p'tits oiseaux verts... Je dois avouer que la première fois, ça surprend !
RépondreSupprimerCa me rapelle l'histoire des kangourous de la forêt de Rambouillet. J'ai longtemps cru que c'était une légende urbaine (ou plutôt sylvestre dans ce cas particulier), mais il semble que cela soit tout à fait véridique.
En France, il y a eu une vague d'immigration presque massive (!) en 1974, puis une nouvelle vague vingt ans plus tard... Pour ma part, je les ai remarquées vers chez moi il y a seulement deux ou trois ans, c'est vrai que la première fois, je n'en croyais pas de mes yeux ! Aaaah, les kangourous dans la forêt de Rambouillet !!!
SupprimerBon, tant qu'on ne rencontre pas encore un renard descendant dans le métro (the urban fox, comme ils disent à Londres où... c'est devenu fréquent à ce que m'avait dit une amie lors d'une de mes visites !!!).
Il paraît que ce serait des contrôles de douane qui ont mal tourné qui seraient à l'origine de cette situation... En Angleterre le phénomène est encore pire, et elles commencent à poser problème car, et ben, elles sont invasives, avec le même comportement observé chez les plantes : envahissement, destruction de la faune indigène (ce sont les écureuils qui trinquent...).
Supprimerj' aime beaucoup le gout de la tanaisie
RépondreSupprimerje fais avec un vin apéritif blanc ou rouge
un sirop pour parfumer mes tisanes l' hiver
je vais tester ce gâteau qui m'a l' air bien appétissant
ANNY
Tiens, tu me donnes une idée, Anny, en sirop, ce doit être délicieux ! Merci !
SupprimerJe ne connais pas la tanaisie. j'ai repéré ces fleurs et je vais essayer de la reconnaitre comme ca ! Quant aux perruches, je ne pensais même pas qu'on pouvait les voir en liberté ! C'est un animal de volière pour moi, j'avais même oublié qu'à l'origine elle devait être en liberté" ! Honte à moi !
RépondreSupprimer