Je venais de goûter mon sirop de sureau, je l'ai trouvé tellement délicieux que j'ai eu envie d'en refaire. Mais le temps étant plutôt incertain, je ne voulais pas m'aventurer trop loin dans le bois de crainte d'être surprise par l'orage, un phénomène qui m'effraie toujours autant que lorsque j'étais enfant, après avoir vu la foudre tomber sur le grand tilleul qui faisait la fierté de la place du bourg, le fendant en deux ! Je me souviens d'une fois où, alors haute comme trois pommes, j'avais été terrifiée par un coup de tonnerre sur le chemin entre l'école et la maison. J'avais tout laissé tomber, et le cartable, et le chandail, dans le fossé et j'avais pris mes jambes à mon cou, c'était vraiment ça, j'avais l'impression de courir comme ces sauteurs de haies, de me propulser le corps plié en deux, la jambe parallèle au corps et ma tête touchant presque mon pied à chaque foulée ! Ouf, j'étais arrivée à la maison juste avant que l'orage éclatât. Depuis, ma peur de l'orage ne s'est pas atténuée, et j'évite de sortir dès que j'entends le tonnerre ou que je vois des éclairs zébrer le ciel, car je ne suis pas sûre qu'aujourd'hui je serais encore capable de courir de la sorte pour y échapper ! Mon coin à sureau étant un peu loin, j'y ai finalement renoncé. Rebroussant chemin, et bien que je ne cherchasse rien de particulier, je suis passée à côté de quelques bonnes sauvages et j'ai prélevé un peu de chaque plante parmi lesquelles (v. photo ci-dessus) :
1. Diplotaxis tenuifolia ou fausse roquette, dont je ne me lasse pas dans les salades, rien à voir avec la roquette cultivée dont je trouve le goût de plus en plus doux, alors que le côté très piquant qui me plaît tant ;
2. Egopode (Aegopodium podagraria), une plante dont j'adore l'arôme. En beurre pour accompagner un poisson blanc, c'est divin ; sinon, crue ou cuite, elle se prête à beaucoup de préparations, mais j'ai remarqué que plus on la cuit et plus elle perd ce parfum et cette saveur particulière oscillant entre le céleri, l'angélique...
3. Alliaire officinale (Alliaria petiolata), dont la repousse est continuelle tout au long de l'année ; j'en ai trouvé dont les feuilles faisaient plus de... 15cm de circonférence, cela m'a donné l'idée de les utiliser comme des feuilles de vigne pour faire des "dolmades" ;
4. Colza (Brassica napus), une plante très commune et totalement délaissée, qui s'est naturalisée un peu partout. Ici, évidemment, elle n'a rien de comparable en taille avec celle que je cueille en Bretagne qui peut attendre jusqu'à 1m de haut, dont les jeunes pousses ou feuilles sont délicieuses juste sautées à la poêle avec un peu d'huile d'olive et de l'ail. J'utilise également ses fleurs en grappe serrée quand elles sont jeunes, façon "brocoli". Toute la plante a un goût rappelant le chou, la moutarde des champs, le navet... Moi j'adore !
5. Mélisse (Melissa officinalis), une plante souvent cultivée dans les jardins de curé.
Ci-dessus : diplotaxis tenuifolia (crucifère à fleurs jaunes, ce qui le distingue du diplotaxis erucoides, à fleurs blanches, plus proche de la roquette cultivée (Eruca sativa)
Ci-dessus : feuilles de colza - Ci-dessous : colza en fleur
Ci-dessous : feuilles d'égopode
salade composée (hareng, saumon fumé, pdt, batavia et fausse roquette)
salade composée (laitue, crabe des neiges, avocat,tomate, fausse roquette)
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Je ne savais pas qu'on trouvait de la roquette à l'état sauvage, en encore moins que le colza pouvait se manger comme légume vert, mais je ne suis pas sûre de pouvoir le distinguer de toutes ces plantes aux feuilles un peu découpées et à fleurs jaunes qui poussent un peu partout sur le bord des routes par ici, dommage, c'est plein d'oméga 6, paraît-il ! Elles ont l'air délicieuses, tes salades composées.
RépondreSupprimerMado
PS : tu t'es réfugiée sur ce blog, qui produit bien plus que l'autre !!!
Quelle belle cueillette, plutôt sympa ce genre de promenade ! La roquette, j'aime beaucoup, mais je trouve que la cultivée devient de plus en plus fade, c'est dommage car c'est avant tout son goût piquant qui relève bien les salades que j'appréciais... Je me prends une cuillérée d'huile de colza tous les matins, c'est bon pour la santé ! Comme Mado, je n'aurais pas eu l'idée de la consommer en légumes ! J'espère que tu ne le cueilles pas au bord des routes où, effectivement, il rend les talus assez gais !
RépondreSupprimerMince, mon commentaire d'hier soir a disparu !
RépondreSupprimerDe mémoire, j'y disais que tu avais de la chance, car de mon côté, chaque fois que je trouvais du diplotaxe, c'était sur les bords de routes. Aussi près des sources poluantes que sont les voitures : pas question de le récolter !
J'avais aussi ajouté ce lien à propos de roquette.
C'est toujours impressionnant de voir un orage, surtout en mer ! J'adore l'égopode, mais je n'aurais pas pensé en trouver si près de Paris ! Quelle cueilleuse, tu m'épates !
RépondreSupprimerSi ça intéresse quelqu'un, j'ai des graines de roquette cultivée que j'ai selectionné depuis 5-6 ans, les feuilles sont énormes et le goût est prononcé, elles sont en train de sécher sur pied sur un rebord de fenêtre.
RépondreSupprimerOui, oui, CitronVert, je veux bien des graines de roquette, je vais en mettre dans ma Bretagne, vous pourrez venir la brouter après (j'espère qu'elle pousse toute seule sans soins, histoire de lui donner un goût un peu sauvage... Hum, c'est juste que je n'y vais pas souvent, j'ai une petite friche avec de la bonne terre qui ne demande qu'à être cultivée, mais il faut être sur place, sinon, les louzous font la loi (même si, maintenant, la plupart finissent dans mon assiette !)... Je vais bientôt mettre quelques photos pour vous, amis blogueurs, pour vous familiariser avec les sauvages maritimes de mon coin !
RépondreSupprimercolibri, contrairement à la fausse roquette qui semble pousser à l'infini, la vrai roquette est une annuelle, elle fleurit puis meurt, elle poussera toute seule si tu arrives à faire produire assez de graines, je te fais un courrier dès qu'elles sont bien sèches.
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