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lundi 28 octobre 2013

confiture insolite pour une belle plante liane, la Passiflora caerulea, et en prime une floraison insolite, celle de mon rhododendron en plein octobre

Vu le temps magnifique qui continue de perdurer ici, en Bretagne (sauf qu'au moment où je me décide à écrire ce billet, la tempête sévit un peu partout autour de moi !), je m'attarde encore sans me décider à rentrer sur la capitale. Je musarde dans mes jardins, aux alentours, je continue mon jardinage intensif et, surtout le nettoyage intensif aussi : les trombes d'eau qui sont tombées en début d'année ont transformé mes arbustes, même les nains, en monstres indomptables !
Dans la maison que j'ai louée à quelques kilomètres de mes penys, une voisine s'extasiait devant ma haie de passiflore, ornée en ce moment de ses magnifiques fruits orangés. J'en avais installé quelques pieds pour masquer le vilain grillage à poule qui clôt cette location, il y a trois ans. C'est une plante liane qui pousse très vite et beaucoup (plus de 6 et jusqu'à 10 mètres !), mais je n'avais pas fait attention, au moment de l'achat, à l'étiquette : cette passiflore, "fleur de la passion", devait joindre l'utile à l'agréable car j'adore le fruit de la passion. Mais voilà, je ne savais pas qu'il en existait tant de familles et dans la même famille tant d'espèces ! Or, si la Passiflora edulis donne effectivement le fameux fruit au parfum délicieux que l'on consomme souvent en sorbet, sa cousine, la Passiflora caerulea, elle, est plutôt décorative, c'est celle qu'on utilise le plus à titre ornemental. C'est cette passiflore qui agrémente mon grillage séparatif de la rue en ce moment. Bien que ses fruits soient comestibles à maturité parfaite (mais ne pas en abuser car ils contiennent de l'acide cyanhydrique), leur saveur est d'un intérêt très limité, à ce qu'il me semblait la première fois que je les avais goûtés.. Ma voisine m'a dit qu'elle en fait des confitures. Moi, la confiture, j'adore en faire, mais il faut que le fruit en vaille la peine, et le fruit de la Passiflora caerulea ne m'inspirait pas beaucoup. J'ai quand même tenté l'expérience. Le résultat est curieux. Ce fruit n'a pas la saveur acidulée et le parfum intense de celui de la Passiflora edulis, mais ses graines sont très agréables sous la dent car bien craquantes à l'extérieur et tendres à l'intérieur, avec un léger goût de grillé qui rappelle celui du sésame, flirtant avec cette pointe d'amertume que l'on retrouve souvent dans bon nombre de baies sauvages telle la sorbe. 
confiture de fruits de la Passiflora caerulea
  • choisir les fruits mûrs à point, pas trop avancés (d'un bel orange, pas trop mous, et attention aux fruits verts, ils peuvent être indigestes, et, de toute façon, ils sont immangeables)
  • récupérer la pulpe en ouvrant le fruit et en s'aidant d'une petite cuillère ou  la pointe du couteau
  • peser cette pulpe, ajouter 300g de sucre et le jus d'un gros citron pour 500g de fruit
  • laisser reposer le mélange une heure ou deux (facultatif)
  • cuire à feu vif pendant environ 20mn
  • mettre en pots à chaud, bien visser le couvercle et laisser le pot retourné sur celui-ci jusqu'à complet refroidissement (pour parfaire la stérilisation si les pots n'ont pas été correctement lavés et séchés).
 
 
NB : ce fruit est plein de graines et très mucilagineux, ce qui facilite grandement la prise en confiture, on n'a pas besoin de cuire très longtemps pour atteindre la gélification, 20mn pour une cuisson parfaite du sucre et du fruit sont largement suffisants.
C'est sans hâte que je vais préparer les valoches pour repartir sur la capitale, voici bientôt deux mois que je suis ici à flemmarder, à prendre le temps de regarder le jour se lever, le soir tomber, la pluie et le soleil s'entrecroiser, quand ce n'est pas la brume qui s'invite en plein après-midi radieux sur fond de ciel bleu, me surprenant au milieu de nulle part et d'ailleurs, au milieu de la mer qui est partie, entre deux rochers qui, tout d'un coup, disparaissent de ma vue me donnant la sensation d'être seule au monde sur une planète inconnue, comme si, tout d'un coup, elle avait happé tout ce qui m'entourait...
Et pourtant, il faut que je rentre, quelques affaires à régler m'attendent depuis trop longtemps, mais je ferais bien comme ce rhododendron qui se croit déjà au mois de mars prochain, sa floraison est en train d'exploser en plein octobre, je voudrais bien avoir une saison d'avance sur mon emploi du temps...

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ADDENDUM
du 30 octobre 2013
pour la Passiflora caerulea ou coerulea.
Après le commentaire de Yann, je précise qu'on voit indifféremment ces deux orthographes (sans doute une erreur qui s'est perpétuée ?) pour la traduction de "bleu(e)", étant précisé qu'en latin "bleu" se dit "coeruleo" et bleuE "coerulea" !!!). Je profite de l'occasion pour publier encore quelques photos sur cette fleur que je trouve vraiment magnifique.
Quand je l'ai installée, il y a trois ans, je n'ai eu que très peu de fleurs la première année, pour tout dire, je crois même que je n'en avais eu... qu'une, photographiée ici en fruit recto verso ! La haie était encore très clairsemée en tiges et en feuilles.

Mais dès la deuxième année, elle s'est densifiée très rapidement, sans arrêter de proliférer à vitesse V, comme on le voit sur la photo ci-après, et, au bout de cette troisième année, la voici qui a couvert tout le grillage à cacher. C'est une plante idéale pour orner un mur moche ou un grillage à poule pas du tout décoratif à mon goût ! Il lui faut cependant du soleil, où elle prospère mieux, et, surtout une terre qui draine bien. La première année, comme toute plante qu'on met en place, ne pas laisser dessécher la motte en arrosant régulièrement. Une fois bien installée, elle ne demande plus grand soin particulier, et ces photos, prises hier, la montre encore en pleine floraison d'arrière-saison, quand ses fruits sont déjà transformés en confiture et continuent encore à mûrir sur pied.
 
 
 
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Image insolite dans mon jardin en ce moment : c'est la première fois qu'il me fait "ça", ce rhodo, à fleurir ainsi en plein octobre, défiant superbement fuschia en passe d'être taillé et houx dont les boules rouges annoncent déjà décembre... Je me demande ce qu'il fera en mars prochain, hi ! Je me souviens qu'au printemps dernier, il avait eu ses boutons tous pourris par l'abondance d'eau tombée sur lui. C'est vrai que cette année, les cycles sont un peu perturbés. J'espère que, contre les prévisions de mon paysan voisin, on  ne va pas payer le splendide été qu'on a eu, et ce bel automne encore bien gai...

8 commentaires:

  1. Y a pu d'saison! :)
    Mais quel bel automne!
    "on le payera...", expression toute faite à laquelle je n'adhère pas, devrait-on être punis pour les moments de petits bonheurs?....

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    1. Bonjour Hubert, merci d'être passé par ici pour hubertimager !
      Oui, mon paysan voisin m'a dit qu' "on va le payer" comme une évidence ! Mais non, mais non... En tout cas, je profite encore pleinement de ces petits bonheurs qui ne demandent que notre regard pour être vécus !

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  2. Bonjour Colibri,
    Ta photo est magnifique, tu as de la chance d'avoir autant de fruits sur ta passiflore. Comme j'aime beaucoup cette fleur, je suis assez attentif quand j'en vois une. Ici il y a parfois un fruit en été, rarement plus, mais je vois qu'avec le climat breton cela fructifie bien.
    Je me disais que c'est étrange le bleu se dit caerulea pour cette passiflore et coerulea pour l'orchidée Vanda. Sans doute le genre masculin pour cette dernière (a vérifier car je n'ai pas fait de latin).

    J'ai déjà vu des passiflores oranges sous serre, mais la bleue est à la fois rustique et belle. J'en ferais certainement une aquarelle, je vais au moins devoir attendre la saison prochaine...

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    1. En fait, Yann, on voit indifféremment écrire caerulea ou coerulea, je pense que c'est une faute d'orthographe à l'origine qui s'est perpétuée, car bleu en latin se dit "coeruleo", et bleuE "coerulea" !!! Ma passiflore est encore en floraison, alors que je viens de faire une seconde récolte. Je n'arrête pas de la photographier car je trouve ses fleurs vraiment magnifiques au niveau tant de la forme qui lui vaut son nom de "fleur de la passion (du Christ)" que des couleurs, le bleu étant ma passion à moi !
      Je vais rajouter quelques fleurs sur ce billet, n'ayant pas retrouvé mes anciennes photos sur mon nouvel ordinateur...
      J'attends ton aquarelle !

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    2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    3. Tu est une championne pour me faire dessiner :)

      Avec tes nouvelles photos, je réalise a quel point ta passiflore a colonisé la haie. Je comprends que cela doit être tentant de faire quelque chose avec tous ces fruits exotiques.

      Pour le bleu en latin je me doutais bien que cela ne serait pas si simple, mais bon si j'arrive à retenir le nom coeruleo ou coerulea ce sera déjà pas mal.

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  3. Mon voisin a des fruits de la passion que je ne trouve pas bien beaux. je ne sais pas s'ils sont comestibles ou non mais ils semblent tout secs ! Quant au rhodo, c'est juste très perturbant, non ?

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  4. Voilà des semaines que je cherche, d'une part, le nom de ma passiflore, d'autre part, si les fruits nombreux que j'ai sur mes lianes sont comestibles ou non. En voyant leur belle couleur rouge à l'intérieur, j'ai osé goûter juste une miette que j'ai recrachée. J'ai senti que c'était sucré. J'ai découvert qu'il y avait environ 400 variétés de passiflore alors je me suis dit que jamais je ne trouverai de réponse. Tantôt j'ai lu que c'était toxique, tantôt qu'on pouvait les manger. J'ai regardé une trentaine de vidéos, lu tout un tas d'article. A force, j'ai fini par trouvé le nom de la plante Passiflora caerulea. Mon mari a goûté aussi, il a trouvé ça très bon. Il a osé en avaler. Et puis, je tombe sur ce blog. J'ai enfin ma réponse. On peut en faire de la confiture. Eh bien merci. Je reste toujours avec une petite appréhension malgré tout (bon mon mari n'est pas encore mort lol). Je vais continuer à creuser le sujet. Mercci

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