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vendredi 30 mars 2012

mes délicieux compagnons sauvages (compagnon rouge)

salade de compagnon rouge cuit
aux oeufs durs
C'est toujours un crève-coeur, lorsque je retrouve mon jardin breton au printemps : il est envahi par les "mauvaises herbes" de saison : porcelle, pissenlit, cressonnette, oseille pour ne parler que des "salades sauvages" connues, moutarde, ortie, primevère, pâquerette, monnaie du pape, épiaire, pousses de fragon et de fougère aigle, bryone dioïque, centranthe rouge, etc., je n'ai jamais vu autant de plantes sauvages comestibles dans un si petit espace ! Elles pourraient toutes finir dans mon assiette si j'avais le temps de cuisiner et de leur trouver une utilisation originale, en dehors des traditionnels salades, sautés à l'ail, ragoûts, purées, soupes... Or, c'est la saison du grand nettoyage sans répit du terrain sur une semaine, pas trop le temps de concocter de bons petits plats entre deux coups de râteau. Ce n'est pas une mince affaire que de ratisser les feuilles mortes des chênes voisins qui ont protégé mon sol durant l'hiver mais qui empêchent les vivaces de repartir correctement et ne sont pas d'un très joli effet au pied de mes jeunes rhododendrons ou camélias qui, enfin, ont pris un petit élan. Ces arbustes sont à croissance lente, il faut être patient avant de pouvoir s'émerveiller devant leur floraison explosive de fin d'hiver, ceux en place depuis longtemps dans le village donne à celui-ci une mine splendide en ce moment.
Après avoir longtemps opté pour un désherbage manuel et sélectif en gardant quelques sauvages par-ci, par-là, j'ai fini par y renoncer cette année, faute de temps et de pouvoir les contrôler pendant mes absences, et j'élimine donc tout ce qui embarrasse mes arbustes bien implantés maintenant, étant précisé que je désherbe toujours manuellement sans aucun produit, à la sueur de mon front et seulement à l'huile de coude ! Mes bras se sont transformés en steak tartare à force de ramper sous ou au milieu des rosiers ou des prunelliers, heureusement que mes parterres ne sont pas si grands sinon j'y laisserai aussi ma figure car, à la longue, il est difficile de se concentrer sur une tâche aussi fastidieuse et d'éviter tous ces obstacles meurtriers !
Parmi les sauvages que je suis obligée d'éliminer pour faire place nette, il y a le compagnon rouge, celui-là, je l'adore mais il colonise vite l'espace, c'est une très jolie plante à fleurs dont je garde toujours quelques exemplaires pour les graines à ressemer afin de meubler mon jardin au démarrage l'année suivante, en attendant la floraison des annuelles de culture.

 
FICHE DESCRIPTIVE : le compagnon rouge ou silène dioïque (Silene dioIca (L.) Clairv. ou syn. Melandrium dioicum (L.) Cross et Germ., ou Melandrium rubrum (W.), est une plante vivace ou bisannuelle de la famille des caryophyllacées, de taille variable, pouvant atteindre jusqu'à 1m de hauteur, poilue, à l'aspect duveteux au niveau de la tige, celle-ci est dressée, ramifiée, avec des feuilles entières oblongues à ovales, plus larges à la base où elles ont un pétiole, s'allongeant de plus en plus vers le sommet où elles sont en général sessiles. Nombreuses fleurs, non odorantes, souvent groupées en haut de la tige, à cinq pétales échancrés, rose-rouge. Fruits en capsule ovale à dix dents recourbées vers l'extérieur à maturité, assez petits, contenant de minuscules graines noires. On la rencontre fréquemment en forêt, dans les haies, les friches, les fossés, les pentes rocheuses, et même dans les lieux cultivés, autant dire quasiment partout ! Quel joyeux compagnon, s'il n'était pas si envahissant !
Son proche parent, le compagnon blanc (Melandrium album) présente les même caractéristiques de base, elle est souvent plus élevée, avec des feuilles d'un vert plus soutenu, ses capsules sont plus grosses.

Pour la cuisine, ne récolter que les tendres bouquets de feuilles sans fleurs du sommet des jeunes pousses (v. dessin "pointillés"). Il faut savoir que la tige est assez amère ainsi que la plante entière lorsqu'elle a atteint un certain stade de végétation. Seules les jeunes feuilles sont bonnes à consommer.

UTILISATION CULINAIRE : cette plante se mange cuite. C'est une plante "épinard", je l'utilise donc de la même façon. Elle a un goût qui rappelle celui du chénopode blanc et de l'épinard maraîcher. Pour préserver ce goût, vaut mieux ne pas l'assaisonner de trop en salade cuite ni la noyer dans la sauce dans une recette plus élaborée.
salade de compagnon rouge (cuit) aux oeufs durs
- récolter la partie haute des jeunes pousses,
- blanchir 2mn à l'eau bouillante salée,
- rincer à l'eau froide pour garder la couleur verte,
- bien égoutter, au besoin en pressant doucement dans les mains,
- faire une vinaigrette légère (huile de colza vierge, citron, sel, poivre)
- répartir les feuilles dans une assiette (*),
- badigeonner les feuilles de vinaigrette à l'aide d'un pinceau(*),
- décorer avec les oeufs durs en quartier
- un peu de fleur de sel et de poivre.
(*) C'est la version "pour le plaisir des yeux". Sinon, il suffit de tout mettre dans un saladier, de mélanger avec la vinaigrette et de servir la salade telle quelle !

1 commentaire:

  1. Bon, je n'ai pas de compagnons dans mon jardin, mais plein de pissenlits, ils sont déjà en fleurs mais devraient faire encore l'affaire ! Ta salade est bien appétissante, et ce n'est pas une blague !

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