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mercredi 3 février 2016

une petite sortie pour un grand duo de confitures à tomber par terre (réédition 2016)




Gelée de fleurs de pissenlit (cramaillote)
et confiture de renouée du Japon
Le temps maussade n'a pas que du mauvais. Pas du tout adepte du bronzing à tout crin, du genre à squatter la moindre parcelle du bois pour ôter le haut et le bas dès qu'un rayon de soleil se pointe,  j'ai profité de ce week-end pas très chaud pour sortir mon panier à sauvages en IDF, parce que vous savez, l'avantage d'habiter à côté d'un bois, c'est qu'on n'a pas besoin de prendre la voiture pour s'aérer, mais le désavantage, c'est aussi la foule qui s'y déplace dès qu'on gagne quelques degrés en température, foule qui, parfois, suscite quelques propos qui me font sourire. Chaque coin des bois a son genre. Hier, alors que je recensais mentalement les endroits à foule et les endroits déserts, j'ai entendu au loin une femme crier à ses ados en balade. "Non, pas par là-bas, c'est le coin des groupes à chiens... Non pas par là-bas non plus, c'est le coin des h-o-m-o-s..." "Mais on va où alors ?", rétorquèrent les jeunes, un peu désespérés. C'est vrai que, quels que soient l'endroit ou les circonstances, les groupes, ce n'est pas ma tasse de thé, et, indépendamment de mon agoraphobie peu exagérée, je me demande si je n'ai jamais eu le réflexe grégaire. Là où les gens y voient un instinct de survie, j'y verrais plutôt un risque à mon salut.
Sortie des sentiers battus, je trouve des coins broussailleux où je suis tranquille pour observer les plantes, les oiseaux, les photographier quand je peux. Aujourd'hui, j'ai vu de jeunes geais, encombrée avec mon panier, je n'ai pas eu le temps de le poser et de dégainer mon numérique que déjà ils étaient dans les feuillages qui commencent à se densifier. Ca y est, je crois que le printemps va arriver à se faire un safari avant l'été... Euh, faut le dire vite, j'ai remis ma doudoune ce matin pour aller au marché !
cramaillote

Mes coins sauvages sont magnifiques en ce moment, la consoude se porte à  merveille, j'ai déjà publié plusieurs idées de recette sur ce blog (v. libellés, v° consoude), elle commence à fleurir. L'alliaire est presque en graine, sa saison est très courte car elle devient rapidement très amère. La tanaisie est superbe, j'en ai cueilli un peu pour mettre dans un vase, il paraît qu'elle éloigne les insectes, les fourmis, lesquelles ont un peu envahi la maison cette semaine, je pense que le chat les ramène dans sa fourrure quand il rentre de sa sieste dans la cour. Les pissenlits sont en train de semer à tout vent, mais j'ai quand même découvert une prairie un peu ombragée avec encore de très belles fleurs, bien ouvertes et... sans les minuscules hôtes de la forêt ! J'en ai cueilli de quoi faire encore quatre pots de cramaillote, car essayer celle-ci, c'est l'adopter, c'est trop bon.
Un peu plus loin, j'ai retrouvé de la renouée du Japon, splendide. Jugez vous-même de la croissance spectaculaire de cette plante, en quinze jours elle peut pousser de plus d'un mètre ! Les photos ci-dessous ont été prises à deux semaines d'intervalle.
 
Ci-dessus à droite, de belles tiges, hautes mais bien charnues sur toute la longueur.
Ci-dessous : un beau massif de renouée, mais les tiges, qui ont poussé dans un endroit assez sec, sont trop grêles pour être récoltées et utilisées en cuisine. 
 
Comme le temps a été assez frais, elle est idéale à cueillir en ce moment. Les pousses sont tendres à souhait. Petit conseil si vous n'êtes pas habitués à la cueillir : ne pas se fier à la hauteur de la plante pour la cueillette, mais plutôt au diamètre et à la couleur de la tige. Certaines tiges très haute peuvent être très jeunes, d'autres plus basses déjà ligneuses. Les choisir d'une belle grosseur et d'une couleur vert intense, car plus la plante vieillit, plus la couleur de la peau devient claire et terne. A la coupe, le couteau doit trancher sans résistance, sinon n'insistez pas, vous ne pourrez rien en faire de satisfaisant. J'en ai récolté qui faisaient presque un mètre, tendre de haut en bas !
J'ai joué avec la lumière de l'appareil photo pour vous montrer comment, dans la nature, distinguer les tiges tendres des tiges plus ligneuses : en haut, à gauche, leur vert devient plus terne avec l'âge, il est inutile de cueillir la plante quand elle a cette couleur, elle sera inutilisable en cuisine ; à droite, la tige doit être d'un bien vert intense pour être tendre, idéale à récolter.
Ci-dessous, on voit bien qu'elle est charnue : une fois épluchée, elle reste épaisse. Ces tiges-là sont idéales à confire ou pour faire de la confiture.
 
 
C'est décidément l'une de mes plantes favorites en cuisine sauvage. La récolte est propre et rapide à nettoyer (il suffit de la rincer à grande eau claire), puis agréable à préparer, une fois pelée, elle se prête aussi bien à la cuisine salée qu'à toute préparation sucrée : tarte, confit, gelée ou confiture... J'ai déjà donné des idées de la cuisine en plat salé (v. dans les libellés). Aujourd'hui, je vous propose 
ma confiture de renouée du japon
Je n'utilise jamais le sucre spécial confiture qui donne à celle-ci une texture que je n'aime pas du tout. Je fais un gélifiant naturel à base des chutes de peau blanche et pépins de citron, à cuire dans un peu d'eau et de jus de citron, le reste du jus étant réservé à la macération)
 
 INGREDIENTS : tiges de renouée, sucre cristallisé, citrons
(pour 1kg de renouée net, 2 citrons) 
  • enlever les feuilles des tiges,
  • couper en tronçons en jetant la partie du nœud qui sépare deux segments (photo en fin de billet)  
  • rincer à l'eau claire, égoutter (ne pas oublier de vider les "tuyaux" dans les deux sens !)
  • peler en veillant à bien enlever tous les fils,
  • couper en petits tronçons de 1 cm,
  • peser, ajouter 800g de sucre pour 1kg de tige,
  • ajouter le jus de citron dans la préparation,
  • bien mélanger et laisser macérer au moins 1/2 journée, en remuant de temps en temps,
  • au bout de ce temps, mixer la préparation,
  • cuire les chutes de citron avec un peu d'eau 10mn à feu doux
  • filtrer et réserver ce jus (gélifiant naturel)
  • verser la macération dans la bassine à confiture
  • porter à ébullition, écumer, cuire environ 30mn à feu vif
  • ajouter le gélifiant que vous avez préparé avec les chutes de citron,
  • poursuivre la cuisson 10mn, vérifier la prise en confiture (selon votre méthode habituelle, la mienne étant que la préparation nappe la louche, elle retombe en larges gouttes épaisses qui se figent au bord de la louche)
  • arrêter le feu et mettre en pots à chaud, retourner les pots jusqu'à complet refroidissement (cela parfait la stérilisation des pots et évite les moisissures).
 
Je trouve cette confiture délicieuse, on reconnaît bien le goût de la renouée, le citron ne nuit pas à ce goût déjà acidulé naturellement. Je ne suis pas étonnée qu'on l'appelle dans une certaine région la "rhubarbe du Rhin" car le goût de cette confiture s'en rapproche un peu, l'odeur étant cependant très différente. On peut mélanger à d'autres fruits, comme la framboise, la fraise (photo ci-contre).
J'avoue que ma préférence va vers les confitures 100% du même fruit, même si certaines associations sont alléchantes, mais je m'en lasse vite.
Si j'ai le temps d'aller cueillir encore de ces tiges idéales, je les confirai, car je trouve la renouée du Japon vraiment intéressante en cuisine sucrée.

 

11 commentaires:

  1. Alors là ! je suis scotchée! la renouée du Japon! en confiture et confite! une vraie calamité par chez nous! elle colonise tout! une menace pour la biodiversité....enfin! j'aime bien toutes les plantes! mais là quand même! elle pousse ! je ne vais plus la regarder de la même façon maintenant et je vais essayer ta recette! super...

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  2. Bonjour Colibri,

    Je sens que tu nous prépare une édition sur les bêtises prononcées dans les bois. Alors je te livre une autre perle que j'ai pu avoir en rencontrant un groupe d'ados perdus "C'est où la sortie", à ce type de question on a envie de répondre "par où vous êtes rentrés". Mais bon la vie est difficile quand on est ado alors il ne faut pas en ajouter.

    Ta confiture de renouée me fait penser que ma rhubarbe à bien poussée, je crois que je vais la délester de quelques batons. Ce qui est bizarre dans l'histoire c'est que la rhubarbe est plus dangereuse que la renouée (à cause de ses feuilles), mais que culturellement je me sens plus en sécurité à la cuisiner. Sans doute un autre instinct grégaire. On n'en sortira donc pas...

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    1. Yann, c'est vrai que la vie est difficile quand on est ado, j'en porte encore les séquelles !!!
      Moi aussi, j'aimerais bien mettre une rhubarbe dans mon jardin, mais elle prend tellement d'espace, et ma première tentative a été réduite à néant par... des limaces !

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  3. Quelle chance de connaître les plantes ! :-)
    Je découvre ton blog grâce au petit mot laissé sur le mien. Ça à l'air sympa ici et les perruches à collier... hum tu ne dois pas être très loin alors :-)

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  4. Je retrouve enfin ton blog où j'aime me perdre dans tes herbes folles!!!
    Je confirme la cramaillote c'est délicieux !!!
    Quant à la renouée, là tu m'étonnes encore une fois!!! Vais-je essayer ???

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  5. Bonjour et bravo pour ce blog!

    En tant que gestionnaire forestier, je ne voyais la renouée du Japon que comme la peste à éliminer, même si j'avais déjà entendu dire qu'elle est comestible. Grâce à vous, je la considère toujours comme la peste à éliminer, mais - je m'en lèche les babines d'avance - je saurai désormais quoi faire des tiges fauchées!

    Hop! Blog à suivre!

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    1. Bienvenue à vous, Lutin, même si le débat risque d'être passionné si vous me lancez sur le sujet de cette "peste végétale" à "éliminer", ces mots sont un peu violents pour moi, ne s'agissant que d'une pauvre plante qui n'avait peut-être pas demandé à être implantée d'une façon aussi incontrôlée par nos techniciens du Génie. A l'homme de réparer ses propres c..., mais qu'on le fasse d'une façon intelligente et non irraisonnée, peu raisonnables, car si les moyens mis en œuvre risquent d'avoir des conséquences encore plus désastreuses (pollution, coût exorbitant pour le contribuable....) que le mal auquel on est censé remédier, cela me laisse assez perplexe, surtout à l'heure actuelle...

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  6. Hello
    Oh comme j'aimerais gouter !!
    Je viens de parcourir les bilets précedents aussi et de m'étonner des perruches parisiennes ( quoi que...). Des oiseaux relachés par leurs proprio ? Elles s'en sortent mieux que les malheureux chatons abandonnés j'espère !

    Te relit-on ailleurs aussi ?

    Bises
    latortuelegere@gmail.com

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    1. Il paraît que ce serait des contrôles de douane qui ont mal tourné qui seraient à l'origine de cette situation... En Angleterre le phénomène est encore pire, et elles commencent à poser problème car, et ben, elles sont invasives, avec le même comportement observé chez les plantes : envahissement, destruction de la faune indigène (ce sont les écureuils qui trinquent...), bref. Apparemment, les oiseaux sont plus résistants que les chatons livrés à eux-mêmes, et que dire des chiens, à me fendre le cœur et à me faire détester les humains, quand je les vois errants, affolés sur le bord de l'autoroute par des s... qui n'ont même pas eu le courage de les mettre à la SPA !!!
      Ben, pour goûter à mes productions, ce sera peut-être lors d'un passage dans ma Bretagne, lorsque j'y serai définitivement installé (très bientôt) ? Bises à toi aussi.
      PS : j'ai lu ton message sur CetD, moi aussi j'aime bien tes réflexions sur certains sujets qui m'interpellent. Je songe à t'envoyer un mail dès que j'aurai 5mn de répit dans ma vie folle en ce moment...

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  7. Je crois que je sais ce qu'est la renouée du Japon, il y en a plein le long du canal à un endroit. Je vais aller verifier mais je crois que je sais ce que c'est. j'ai toujours peur avec les nouvelles plantes... je vais en ramener une et comparer et si c'est ca, c'est sur, je tente LA confiture à tomber par terre. L'autre, j'en fait déjà régulièrement !

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